Libération des otages, trêve humanitaire... Les enjeux de la visite d'Emmanuel Macron en Israël et en Cisjordanie

Libération des otages, trêve humanitaire... Les enjeux de la visite d'Emmanuel Macron en Israël et en Cisjordanie

Une visite sous très haute pression. Emmanuel Macron a atterri à 6h20, ce mardi heure française, à l'aéroport de Tel-Aviv Ben Gourion en Israël, 17 jours après les attaques du Hamas. La visite du chef de l'État doit répondre à "trois objectifs majeurs", selon l'Élysée: "marquer la pleine solidarité de la France avec Israël", "éviter une escalade dangereuse dans la région et rappeler l'importance de préserver les populations" et enfin la "reprise décisive d'un véritable processus de paix".

Au programme du président: une rencontre avec les familles des victimes, un temps de discussion avec le président Isaac Herzog puis à 9h45, heure française, avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Emmanuel Macron rencontrera également dans l'après-midi des représentants de l'opposition comme le député Yaïr Lapid.

Le chef de l'État se rendra également dans la journée à Ramallah en Cisjordanie pour s'entretenir avec Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne. Le locataire de l'Élysée va tenter de ne pas repartir les mains vides. Et pour cause: le président avait dans un premier temps écarté tout déplacement, conditionnant une éventuelle visite à l'obtention "d'éléments utiles" pour la région comme "la sécurité d'Israël" ou "la lutte contre les groupes terroristes".

• Tenter d'avancer sur la libération des otages

Emmanuel Macron a été interpellé par les familles d'otages à plusieurs reprises ces derniers jours. Au moins 7 Français sont actuellement portés disparus. Au moins l'une d'entre elle est détenue par le Hamas, Mia Shem. Le locataire de l'Élysée a échangé avec une partie de leurs proches ce vendredi midi, leur promettant de "faire tout son possible" pour obtenir" leur retour".

Les familles des personnes disparues nourrissent beaucoup d'espoir dans la visite du président. Deux otages américaines ont d'ailleurs été libérées 48 heures après le déplacement de Joe Biden.

La jeune Mia Shem, retenue en otage après une rave party dans le désert, est pour l'instant la seule ressortissante franco-israélienne, dont la détention par le Hamas a été confirmée par une vidéo envoyée par l'organisation islamiste.

D'après nos informations, le président devrait aller à la rencontre des familles françaises qui ont perdu un proche dans les attaques. À ce stade, 30 Français sont morts.

• Avancer sur une trêve humanitaire

Emmanuel Macron devrait plaider pour une trêve humanitaire dans les prochains jours. L'aide humanitaire arrive au compte-goutte dans la bande de Gaza. L'enclave palestinienne est privée d'eau, de nourriture, de carburant et d'électricité depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier.

La livraison de denrées à destination des Gazaouis doit pourtant faire la différence "entre la vie et la mort" pour les 2,3 millions d'habitants du territoire, a souligné vendredi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Pour l'instant, seuls trois convois sanitaires sont entrés à Gaza. L’aide internationale s’amasse déjà dans la région du Sinaï égyptien frontalière de la bande de Gaza.

Quel format pourrait prendre cette trêve? Un arrêt des bombardements pendant plusieurs jours pour faciliter l'acheminement des vivres, des frappes qui cesseraient à certains moments de la journée, l'approvisionnement en carburant, toujours refusé par Israël... Pour l'instant, les contours de cette option restent à inventer.

Élisabeth Borne a expliqué devant les députés à l'Assemblée ce lundi que cette trêve humanitaire pourrait permettre "une réponse juste" face au "terrorisme" du Hamas palestinien.

• Éviter une extension du conflit au Moyen-Orient en s'appuyant sur l'Égypte

Emmanuel Macron devrait profiter de cette visite au Moyen-Orient pour échanger avec les autorités arabes de la région. Parmi les potentiels interlocuteurs du président: Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, Abdallah II, le roi de Jordanie ou encore Abdel Fattah Al-Sissi, le président égyptien.

Le Caire compte bien s'imposer comme un acteur incontournable du conflit entre Israël et le Hamas. Ce week-end, l'Égypte a organisé un "sommet pour la paix" auquel a participé Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères française.

Avec un objectif pour le locataire de l'Élysée: tout faire pour que la zone du Moyen-Orient ne ressemble pas à une poudrière dans les prochaines semaines. Le Liban est au cœur des craintes, alors que certains redoutent l'ouverture d'un nouveau front par le Hezbollah.

Le président devrait encore évoquer "des propositions aussi opérationnelles que possibles", précise son entourage. Il pourrait également se projeter de façon plus lointaine vers "une perspective politique" en rappelant la position de la France qui défend la création d'un État palestinien "et "l'arrêt de la colonisation".

Article original publié sur BFMTV.com