Un journaliste de la chaîne turque TRT grièvement blessé à Gaza

Le Comité de protection des journalistes estime à au moins 95 le nombre de journalistes tués depuis le début de la guerre (SAID KHATIB)
Le Comité de protection des journalistes estime à au moins 95 le nombre de journalistes tués depuis le début de la guerre (SAID KHATIB)

Un journaliste travaillant pour la chaîne de télévision étatique turque TRT a été grièvement blessé et un autre plus légèrement vendredi dans la bande de Gaza, a annoncé la chaîne, affirmant que son équipe a été la cible d'une frappe israélienne.

"Un véhicule d'une équipe de TRT Arabi (la chaîne en arabe de TRT, NDLR) qui s'apprêtait à diffuser depuis le camp de Nuseirat (...) a été visé par une frappe de l'armée israélienne. Sami Shahada, qui travaille comme caméraman indépendant, a été grièvement blessé", a indiqué la chaîne de télévision.

Le journaliste "a perdu un pied et est actuellement opéré", a détaillé sur le réseau social X le directeur général de TRT, Zahid Sobaci, condamnant "la brutalité israélienne".

Transféré à l'hôpital Al-Aqsa de Deir El Balah, dans le centre de la bande de Gaza, Sami Shahada a dit à un correspondant de l'AFP avoir été touché alors qu'il se trouvait "loin de la zone de danger", "entouré de gens et de journalistes".

"Nous étions en train de filmer lorsqu'une frappe nous a visés, je ne sais pas si c'était un missile ou un char d'assaut. J'ai vu que ma jambe était amputée", a-t-il témoigné allongé sur le sol de l'hôpital, sa jambe droite couverte d'un linge tâché de sang.

"Je portais un gilet de presse et un casque et il était clair, même pour des aveugles, que j'étais journaliste", a-t-il ajouté.

Selon TRT, d'autres journalistes ont été blessés dans ce camp de réfugiés du centre de la bande de Gaza.

Le porte-parole de la présidence turque Fahrettin Altun a accusé Israël d'avoir "délibérément et volontairement commis ce massacre".

"Nous avons ici un Israël qui n'a pas de principes éthiques, qui ignore le droit international", a-t-il dit à des journalistes à Ankara.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le président turc Recep Tayyip Erdogan est l'un des critiques les plus virulents d'Israël qu'il a qualifié "d'Etat terroriste".

Selon le Comité de protection des journalistes (CPJ), une association basée à New York, au moins 95 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas, dont 90 sont des Palestiniens. Au moins 16 autres ont été blessés.

La guerre a éclaté le 7 octobre lorsque des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 33.634 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

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