Européennes: Bardella toujours largement en tête, Glucksmann en dynamique, selon une étude

Jordan Bardella, le 22 mars 2024, à Montbéliard, dans le Doubs (PATRICK HERTZOG)
Jordan Bardella, le 22 mars 2024, à Montbéliard, dans le Doubs (PATRICK HERTZOG)

L'écart se réduit entre la liste menée pour les européennes par Raphaël Glucksmann (Place publique-PS) et celle de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer, les deux listes restant toujours très largement dominées par celle du Rassemblement national, selon une étude Cevipof-Ipsos-Institut Montaigne-Fondation Jean-Jaurès pour le Monde publiée lundi.

Selon cette nouvelle vague portant sur 10.651 personnes, les intentions de vote le 9 juin pour les européennes placent Jordan Bardella à 32% (+1 par rapport au 11 mars), suivi de Valérie Hayer (Renaissance, Modem, Horizons, UDI) à 17% (-1) puis de Raphaël Glucksmann à 14% (+2,5).

"Il y a une dynamique claire" qui s'est établie en faveur de M. Glucksmann, a souligné Gilles Finchelstein, secrétaire général de la Fondation Jean-Jaurès.

Avec un enseignement marquant selon lui: "les sympathisants socialistes redeviennent des électeurs socialistes". "En 2019, 40% seulement des sympathisants socialistes étaient des électeurs socialistes. Là on est à près de 90%" dans cette enquête.

A noter que les électeurs de Jordan Bardella restent les plus sûrs de leur choix (85%) à six semaines du scrutin, alors que 71% seulement sont certains d'aller voter pour la candidate macroniste et 55% pour Raphaël Glucksmann.

"Le Rassemblement national devient un parti attrape-tout, présent dans toutes les catégories et géographies", fait valoir M. Finchelstein, pour qui "le RN sans le moindre doute finira en tête, comme en 2014 et 2019."

Pour la liste macroniste, l'enquête montre qu'il y a "à la fois un problème de mobilisation et de fidélisation" de son électorat. "La moitié des électeurs qui ont voté Macron en 2022 va voter. Et sur ces 50% qui vont voter, il n’y a que 60% qui vont voter de nouveau pour Macron, et 20% pour Glucksmann", note M. Finchelstein.

Derrière ces trois listes, la candidate LFI Manon Aubry enregistre 7% des intentions de vote (stable), l'écologiste Marie Toussaint 6,5% (-2), comme le candidat LR François-Xavier Bellamy (-0,5) et la candidate d'extrême droite Marion Maréchal (Reconquête) 5,5% (+0,5).

Il faut dépasser 5% des voix pour envoyer des députés au Parlement européen.

Mais à date, seulement 45% des sondés se disent certains d'aller voter, une progression d'un point par rapport au mois précédent.

"C’est le premier grand aléa" de ce scrutin, "l’incertitude sur la participation : y aura-t-il un sursaut comme en 2019", avec une participation au-delà des 50% et un fort regain de mobilisation dans les derniers jours avant le scrutin. "Cela peut changer les rapports de force", commente M. Finchelstein.

Parmi les enjeux du vote pour les sondés, figurent le pouvoir d’achat (49%), l'immigration (34%), la santé (33%) et la protection de l'environnement(26%).

"Il y a un léger délitement de l’enjeu environnemental (par rapport à 2019), on est face à une forme de fatigue climatique chez les Français", souligne Jérémie Peltier, co-directeur de la Fondation Jean-Jaurès, notant inversement "l'augmentation de l'importance accordée à la question migratoire".

Étude réalisée par internet du 19 au 24 avril auprès de 10.651 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et inscrite sur les listes électorales, selon la méthode des quotas.

La marge d'erreur est de 0,3% à 0,9%, selon les scores.

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