Eure : un fourgon pénitentiaire attaqué au péage d’Incarville, plusieurs agents tués et un détenu évadé

FAITS DIVERS - L’attaque s’est produite au péage d’Incarville, dans l’Eure, peu après 11h ce mardi 14 mai. Au moins deux agents pénitentiaires sont décédés durant celle-ci, alors que leur fourgon transportait entre Rouen et Évreux un détenu, qui a pris la fuite.

« Un convoi pénitentiaire a été attaqué dans l’Eure. Deux de nos agents pénitentiaires sont décédés, trois sont gravement blessés. Toutes mes pensées vont aux victimes, à leur famille et à leurs collègues », a indiqué sur X le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, qui a dit qu’il se rendait à « la cellule de crise » de son ministère.

Une source de la gendarmerie a précisé que le bilan de cette attaque était de deux morts et trois blessés graves, dont au moins un en urgence absolue.

Une source policière locale a indiqué de son côté qu’un troisième agent était décédé dans l’attaque. « Trois agents de la pénitentiaire sont décédés victimes de tirs de fusil à pompe » lors de l’attaque vers 11h « à la voiture bélier », a précisé cette source.

Un véhicule retrouvé « carbonisé »

Selon une autre source policière, l’attaque a été menée par un commando de plusieurs malfaiteurs qui ont utilisé deux véhicules. L’un de ces véhicules a été retrouvé peu après les faits, « carbonisé », dans un lieu qui n’a pas été précisé par cette source. La première source policière a indiqué que les malfaiteurs avaient pris la fuite et que l’un d’eux avait été blessé.

« Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime ignoble », a déclaré Éric Dupond-Moretti à la sortie de la cellule de crise de l’administration pénitentiaire. « Ce sont des gens pour qui la vie ne pèse rien. Ils seront interpellés, ils seront jugés et ils seront châtiés à la hauteur du crime qu’ils ont commis », a-t-il ajouté.

Lors d’une extraction judiciaire entre Évreux et Rouen, « un homme s’est évadé et pour procéder à cette évasion, ses complices n’ont pas hésité à tirer sur les escortes à l’arme lourde », a relaté le ministre. Dans cette attaque, « deux hommes sont morts », a-t-il poursuivi, indiquant que les derniers morts dans l’administration pénitentiaire remontaient « à 1992 ».

L’un d’eux était marié et avait deux enfants qui devaient fêter leurs 21 ans dans deux jours tandis que l’autre « laisse une femme enceinte de cinq mois ». Trois autres hommes sont « gravement blessés, actuellement hospitalisés », a ajouté Éric Dupond-Moretti, précisant que le pronostic vital de l’un d’eux était engagé.

200 gendarmes mobilisés

En tout début d’après-midi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le déclenchement du plan Épervier, avec « plusieurs centaines de policiers et de gendarmes (...) mobilisés » pour retrouver les personnes en fuite. Emmanuel Macron, qui écrit sur X que « l’attaque de ce matin (...) est un choc pour nous tous », indique que « tout est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime afin que justice soit rendue au nom du peuple français ».

Dans le détail, 200 gendarmes sont mobilisés dans l’Eure, principalement des gendarmes départementaux mais aussi des militaires venus des départements voisins (Seine-Maritime, Calvados, Val-d’Oise et Yvelines), selon BFMTV, qui annonce aussi que des hélicoptères vont survoler la zone et que le GIGN se rend sur place.

Le plan Épervier est le nom donné en France à une opération de gendarmerie déclenchée à la suite d’un enlèvement, d’une évasion ou lors de la recherche et l’appréhension d’une personne en fuite. Il est activé et dirigé par le commandant du groupement de gendarmerie de chaque département concerné.

Généralement, l’opération vise à quadriller, compartimenter et cloisonner un périmètre afin de favoriser la localisation des personnes recherchées. Pour cela, des barrages routiers et patrouilles de police sont mises en place pour réaliser l’interception. Selon la menace, des hélicoptères ou des brigades cynophiles peuvent être mobilisés.

Par le passé, le plan Épervier avait notamment été déclenché pour retrouver les frères Kouachi en 2015 après les attentats de Charlie Hebdo, ou encore lors de la traque du braqueur Redoine Faïd en 2018.

En 2017, il avait aussi été activé en Seine-et-Marne après une fusillade entre des gendarmes et des malfaiteurs, qui venaient de percuter leur véhicule en faction devant une entreprise de bijoux.

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