Européennes : Gabriel Attal va finalement débattre avec Jordan Bardella, après avoir longtemps refusé

Gabriel Attal (ici le 27 mars sur TF1) change d’avis et accepte finalement de débattre avec Jordan Bardella
ALAIN JOCARD / AFP Gabriel Attal (ici le 27 mars sur TF1) change d’avis et accepte finalement de débattre avec Jordan Bardella

POLITIQUE - Tout compte fait… Gabriel Attal est désormais disposé à débattre avec le président du Rassemblement national Jordan Bardella, alors qu’il n’envisageait jusqu’à présent qu’une joute avec Marine Le Pen. Une information dévoilée par RMC et confirmée par plusieurs voix au HuffPost et à l’AFP.

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Selon les confidences de sources gouvernementales, le Premier ministre a expliqué ce lundi, lors d’une réunion de campagne, « qu’il ferait probablement un débat » avec le président et tête de liste du Rassemblement national aux élections européennes. Même si « rien n’est décidé en termes de format, chaîne ou date ». Un ministre participant nous « confirme » les propos du locataire de Matignon qui ne « se dérobera pas », selon la formule consacrée.

Pour Gabriel Attal il s’agit malgré tout d’une volte-face à 180 degrés. Le Premier ministre n’étant pas tête de liste refusait jusqu’à présent cet exercice avec le patron du RN mais s’était dit « prêt » à affronter la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen. Le tout, en évoquant un motif institutionnel.

« Taper » la « bonne gueule » Bardella

« Jordan Bardella est tête de liste pour les européennes, président de son parti. Mais moi je ne suis ni tête de liste, ni président de mon parti. Je suis Premier ministre », a-t-il ainsi assuré à plusieurs reprises, pour justifier son refus de croiser le fer avec l’eurodéputé et de rester ainsi au-dessus de la mêlée.

Jeudi 18 avril encore, le locataire de Matignon - pourtant perçu comme une arme anti-Bardella lors de sa nomination - martelait sur BFMTV son intention de ne débattre qu’avec la triple candidate à l’élection présidentielle. « Je suis Premier ministre, responsable devant le Parlement. Qui est la présidente du premier groupe d’opposition ? Madame Le Pen », insistait-il, alors, face à Benjamin Duhamel.

Mais force est de constater que ces arguments, vieux de dix jours à peine, sont désormais de l’histoire ancienne. Gabriel Attal semble tenté maintenant à l’idée de saisir la main tendue du patron du parti d’extrême droite qui a « renouvelé » son « invitation à une confrontation démocratique », dimanche sur France 3.

Il faut dire que l’heure est grave pour le camp présidentiel. La liste portée par Valérie Hayer est toujours largement distancée par celle du Rassemblement national dans les sondages. Elle semble même menacée par la dynamique qui entoure celle de Raphaël Glucksmann pour le Parti socialiste et Place Publique.

Dans ce contexte, « c’est bien d’avoir des poids lourds qui sortent et tapent (Jordan Bardella) », fait valoir une source gouvernementale auprès de l’AFP. Le but ? Montrer que le président du Rassemblement national - peu allant de son côté pour participer aux débats qui mêlent différents candidats - « vit sur sa “bonne gueule” » et rien d’autre.

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