Guerre en Ukraine: l'aide américaine à Kiev divise le camp de Donald Trump

Le soutien financier des États-Unis à l'Ukraine divise dans le camp de Donald Trump. Alors que l'enveloppe de 61 milliards d'aide américaine à destination de l'Ukraine a été entérinée le 24 avril par le Congrès et que de premières livraisons d'armes vers le front devraient survenir dans les jours à venir, cette décision divise au sein des sympathisants de l'ancien président américain qui va tenter en fin d'année de briguer un second mandat.

"Cet argent on en a besoin ici"

BFMTV s'est rendu en marge d'un déplacement de Donald Trump à New York afin de sonder l'électoral trumpiste au sujet de l'aide à l'Ukraine. Pour certains d'entre eux, il est important que les États-Unis restent du côté de Volodymyr Zelensky.

"Il faut qu'on les soutienne pour qu'ils puissent se battre. Évidemment, aucune guerre ne doit durer, mais tant que ça continue il faut qu'on soit du bon côté", souligne ainsi Vitaly.

Pour d'autres, en revanche, il aurait été plus raisonnable d'utiliser cette somme pour venir en aide aux Américains dans le besoin. "Cet argent on en a besoin ici. Notre pays ne va pas bien, et il faut qu'on y remédie, et vite", déclare Vinny. "La guerre génère de l'argent, c'est ça leur objectif. Ils s'en fichent de l'Ukraine", accuse pour sa part Jeff.

Dans le détail, les 31 milliards promis devraient se diviser de la manière suivante: 14 milliards de dollars seront utilisés pour former, équiper et payer l'armée ukrainienne. 23 milliards vont servir à regarnir les stocks américains envoyés en Ukraine ces derniers mois. Environ 10 milliards de dollars, sous forme de prêt, sont dédiés à l'assistance économique aux secteurs de l'énergie et des infrastructures.

Les Trumpistes "un peu démotivés"?

Pour sa part, Donald Trump, qui a de longue date appelé à s'opposer à de nouveaux financements à destination de l'Ukraine, a échoué à mobiliser les membres républicains du Congrès à son envie. À quelques mois seulement du scrutin national, ce raté pourrait-il marquer un tournant dans la campagne présidentielle?

"Il y a un nombre de gens amenés à la coalition Trump qui n'était pas forcément traditionnellement des Républicains mais qui ont peut-être été encouragés par son message un peu plus isolationniste", explique à BFMTV Garret Martin, professeur en relations internationales à l’American University.

Et celui-ci d'ajouter: "Pour ces électeurs-là, c’est possible qu’ils soient un peu démotivés par ce qu’ils ont vu. Ils ont peut-être l’impression que le parti républicain n’est pas entièrement assujetti, pas entièrement dominé par la ligne Trump."

Après l'annonce du vote définitif de cette aide massive, Donald Trump a poursuivi ses attaques. Sans s'opposer directement au texte, l'ancien président a estimé ces derniers jours que les États-Unis devaient "arrêter de donner de l'argent sans espérer être remboursés".

"Pourquoi l'Europe ne donne-t-elle pas plus d'argent pour aider l'Ukraine?", a écrit le républicain dans une publication sur son réseau Truth social la semaine passée. Et de lancer, en lettres capitales: "Bougez-vous l'Europe!".

Article original publié sur BFMTV.com