Jean-Luc Mélenchon estime qu'en cas d'absence de majorité, "la solution c'est qu'Emmanuel Macron s'en aille"

Invité politique du 20h de TF1 le 4 juillet, le fondateur de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon estime qu'une démission d'Emmanuel Macron doit être envisagée sérieusement en cas de majorité relative. En réponse à une possible "pagaille" à venir.

Son avis n'a pas été sollicité par les chefs des partis de gauche du Nouveau Front populaire, mais le tribun compte bien faire entendre sa voix. Invité du 20h de TF1, Jean-Luc Mélenchon, estime qu'en cas d'absence de majorité qui se démarquerait à l'issue des législatives pour un camp ou l'autre, y compris après la formation de coalition, la démission d'Emmanuel Macron pourrait s'imposer.

"S'il n'y a pas de majorité, la solution pour sortir de l'impasse, c'est que lui (Emmanuel Macron, NDLR) s'en aille. C'est normal, c'est lui qui est responsable de la pagaille", a assuré le leader de La France insoumise.

L'ancien candidat à la présidentielle a alors invoqué une référence historique pour illustrer son propos. Celle du cartel des gauches en 1924. Cette coalition avait réussi à obtenir la démission du président Alexandre Millerand, après avoir "rejeté tous les gouvernements" en boucle.

Un tel scénario ne s'est jamais reproduit depuis l'instauration de la Ve République. Le principal intéressé a déjà déclaré exclure de démissionner de la présidence de la République, "quel que soit le résultat", à l'issue des élections législatives.

"Les institutions sont claires, la place du président, quel que soit le résultat l'est aussi. C'est un intangible pour moi", avait commenté Emmanuel Macron dans Le Figaro Magazine mardi 11 juin.

"Il n'est pas vrai que le pays serait ingouvernable, il ne l'est que si Emmanuel Macron décide qu'il doit le rester", a ajouté Jean-Luc Mélenchon.

Au cours de cette interview sur TF1, Jean-Luc Mélenchon a également invité François Ruffin à ne pas "régler ses comptes" à l'aune de "législatives dangereuses", le député sortant de la Somme ayant estimé auprès de nos collègues de l'AFP que le leader de La France insoumise était un "boulet" et un "obstacle au vote".

"19 personnes insoumises ont été élues dès le premier tour. Alors il y a pire boulet", a ironisé Jean-Luc Mélenchon sur TF1, estimant que François Ruffin, dont la réélection est menacée par une poussée du RN et qui a annoncé qu'il ne siégerait plus au groupe LFI en cas de retour à l'Assemblée, se "met en danger".

"Il y a une règle de météo politique. Quand le vent souffle fort, il emporte aussi les girouettes", a-t-il mis en garde.

Malgré les réticences de son camp, la figure Insoumise avait affirmé samedi 22 juin qu’il était "bien évidemment" prêt à devenir Premier ministre si l’alliance de gauche l’emportait aux législatives. De quoi agiter le chiffon rouge devant les effrayés par la place du groupe Insoumis dans l'union des gauches de ces législatives anticipées.

Article original publié sur BFMTV.com