Législatives: Jordan Bardella veut un débat avec Jean-Luc Mélenchon, la gauche refuse

Jordan Bardella a proposé ce lundi 1er juillet un débat avec Jean-Luc Mélenchon en vue du second tour des élections législatives dimanche. Si la figure des insoumis a proposé des noms issus de son parti, la cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, a affirmé qu'il était "à son tour" de représenter le Nouveau Front populaire pour un débat.

Plusieurs figures de la gauche répondent à Jordan Bardella. Le patron du RN s'est dit "prêt à débattre avec Jean-Luc Mélenchon", au lendemain de la victoire de l'extrême droite (33,1% des voix) au premier tour des élections législatives, suivi par le Nouveau Front populaire (27,99%) et le camp présidentiel (20,8%).

"Après ce premier tour, deux choix s'offrent aux Français. Soit l'alliance du pire et l'extrême gauche au pouvoir. Soit l'union nationale, la République et ses valeurs. Je suis donc prêt à débattre avec Jean-Luc Mélenchon. Les Français veulent de la clarté", a écrit ce lundi 1er juillet sur X Jordan Bardella.

Le bloc de gauche ne l'entend toutefois pas de cette oreille. La cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, a affirmé que les dirigeants des différents partis de gauche qui composent le Nouveau Front populaire se sont "réparti les débats" pour cette campagne des législatives.

"Après Manuel Bompard et Olivier Faure, c’est à mon tour de représenter notre coalition au 3e débat", a-t-elle écrit sur X. Avant le premier tour, l'eurodéputé RN avait déjà demandé un débat avec Jean-Luc Mélenchon et le Premier ministre Gabriel Attal, mais avait été opposé au coordinateur du mouvement, Manuel Bompard.

"Dois-je comprendre que vous n’osez pas débattre avec moi?", demande-t-elle au président du RN.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a de son côté vu dans la proposition de Jordan Bardella une stratégie de campagne qui consiste à "affirmer contre toute évidence que ce sera lui ou Mélenchon". Pourtant, de nombreuses personnalités de gauche ont affirmé à plusieurs reprises que même en cas de victoire de la gauche au second tour, Jean-Luc Mélenchon ne serait pas nommé Premier ministre.

"Débattre avec Marine Tondelier qui connaît trop (les) méthodes (du RN) à Hénin-Beaumont, l’inquiète", a estimé Olivier Faure, réélu député ce dimanche en Seine-et-Marne. La cheffe des Écologistes est conseillère municipale d'opposition à Hénin-Beaumont, où le maire, Steeve Briois, appartient au Rassemblement national.

Sur BFMTV, la députée insoumise réélue dimanche Danièle Obono a aussi estimé qu'un débat entre Jordan Bardella et Jean-Luc Mélenchon "n'a absolument pas lieu d'être" car "Jean-Luc Mélenchon n'était pas candidat au premier tour, il n'est pas au second".

Dans un communiqué, les Écologistes ont également affirmé que "le dessein de Jordan Bardella et de l’extrême droite est clair: affirmer, contre toute évidence, que ce sera lui ou Jean-Luc Mélenchon Premier ministre."

"Mais ce ne sera pas le cas, le Nouveau Front populaire est une coalition dans laquelle les décisions sont prises en commun et à plusieurs reprises la question de Jean-Luc Mélenchon Premier ministre a été tranchée publiquement, Jordan Bardella ne peut pas feindre de le savoir", a ajouté le parti.

"À quel moment il choisit avec qui il débat?", a également demandé Sandrine Rousseau sur BFMTV. "Jordan Bardella débattra avec qui nous choisissons qu'il débatte."

"Nous sommes un groupe et nous décidons collectivement", a poursuivi la députée écologiste réélue hier.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a souligné que "le candidat du Nouveau Front populaire pour la primature n'a pas été désigné". Jordan Bardella "doit donc s'adresser aux insoumis, premier mouvement en nombre d'élus au premier tour du Nouveau Front populaire", a estimé la figure de LFI, proposant "Manuel Bompard, son coordinateur, Mathilde Panot, présidente du groupe ou Clémence Guetté, coordinatrice du programme".

Un message auquel le président du Rassemblement national a répondu. "Dois-je comprendre que vous fuyez le débat?", a demandé Jordan Bardella à Jean-Luc Mélenchon. "Sortons de l’ambiguïté: vous avez rassemblé 22% des Français sur votre nom à l’élection présidentielle, vous dites explicitement vouloir gouverner la France. C’est vous qui devez venir débattre", a-t-il dit.

Article original publié sur BFMTV.com