Guerre en Ukraine: à Kramatorsk, la vie à 20 kilomètres du front

La Russie intensifie ses attaques sur le front pour « maximiser l'épuisement des troupes » ukrainiennes, avant l'arrivée de l'aide militaire occidentale, notamment des avions de chasse F-16 : c’est ce qu’estime le chef de l'armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky. La Russie a déclenché, le mois dernier, une offensive dans la région de Kharkiv, s'emparant de plusieurs localités avant d'être freinée par des renforts ukrainiens. Dans la région voisine de Donetsk, les forces russes maintiennent la pression, en particulier autour de Tchassiv Yar, ville stratégique dont la chute pourrait conduire à une poussée vers la grande cité de Kramatorsk, dernière grande ville du Donbass contrôlée par l’Ukraine.

Avec nos envoyés spéciaux à Kramatorsk, Anastasia Becchio et Boris Vichith

C’est l’heure de l’office à l’église pentecôtiste l’Arche du salut. Evgueni Povenko, deuxième pasteur, vient de raccompagner des déplacés de villages sous le feu russe, qui prendront le train pour Kiev.

« Il y a environ deux mois, la ville d’Avdiivka a été prise. Après cela, le front s'est sensiblement rapproché de nous, dit le religieux. Si je réfléchis de façon rationnelle, je comprends que nous sommes en danger, mais je ne le ressens pas, parce que nous vivons bien. Mais c’est vrai que le front se trouve désormais à 24 kilomètres. On voit que ce front avance très, très, lentement et sans percée majeure. C'est un peu réconfortant. »

Venue soutenir son petit-fils resté à Kramatorsk, Svitlana n’exclut pas de repartir en Allemagne où sa fille est restée, peut-être pour toujours.


Lire la suite sur RFI