Un futur gouvernement “fragile et instable” : au Portugal, le chef de la droite accède au pouvoir

C’est “avec seulement quelques heures de sommeil” que Luis Montenegro s’est rendu jeudi 21 mars à Bruxelles pour y rencontrer la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et les membres du Parti Populaire Européen (PPE) en sa qualité de nouveau Premier ministre portugais, raconte l’hebdomadaire Expresso.

Le dirigeant de la droite modérée a été nommé dans la nuit de mercredi à jeudi après la conclusion du dépouillement des derniers bulletins de l’étranger, rapporte le quotidien portugais Correio da Manhã. Selon les résultats complets annoncés, qui ont permis d’attribuer les quatre sièges des circonscriptions de l’étranger, l’alliance démocratique (AD) de Luis Montenegro a remporté les élections du 10 mars d’une très courte avance sur le Parti socialiste (PS). Elle a recueilli 28,8 % des suffrages et 80 députés sur un total de 230, loin du seuil de 116 élus synonyme de majorité absolue, ce qui contraint le Premier ministre à former un gouvernement minoritaire.

Luis Montenegro s’apprête à prendre les rênes d’un “gouvernement fragile et très instable” souligne le quotidien espagnol El Mundo.

Un “climat d’épuisement face à la paupérisation du Portugal” et à la corruption

Luis Montenegro doit par ailleurs composer avec une extrême droite en nette progression. Les résultats du “vote des Portugais de l’étranger ont corroboré le virage politique du Portugal à droite et la progression du populisme radical”, analyse El País.

Le parti d’extrême droite Chega (Assez) a notamment clairement renforcé son statut de troisième force politique du pays, en passant de 12 à 50 députés, avec un score de 18,1 %. “L’influence de Chega a été particulièrement forte au Brésil, où il a obtenu 24 % des voix, bénéficiant du soutien du bolsonarisme. Dans la circonscription européenne, l’extrême droite a gagné en Suisse et au Luxembourg, tandis que l’Espagne est le pays où elle a obtenu les pires résultats”, remarque El País.

Le résultat final représente par ailleurs “un désastre pour le PS” qui a “perdu un demi-million de voix”, souligne El Mundo. L’une de ses figures, “l’actuel président du Parlement et ancien ministre des Affaires étrangères, Augusto Santos Silva, candidat à l’étranger, est arrivé troisième après AD et Chega et ne sera même pas député”, note le quotidien espagnol.

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