Allemagne: les candidats à la naturalisation doivent désormais reconnaître le "droit de l'État d'Israël à exister"

Confrontée à une montée des actes antisémites, l'Allemagne révise ses règles autour de la naturalisation. Depuis jeudi, les candidats à la citoyenneté sont confrontés lors de leur examen à des questions intégrant "les thèmes de l’antisémitisme, du droit de l’État d’Israël à exister et de la vie juive en Allemagne", comme l'explique un texte du ministère de l'Intérieur cité par CNN.

En Allemagne, le soutien prononcé du gouvernement à Tel-Aviv depuis l'attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre est affirmé, créant toutefois de nombreux débats notamment au regard de la situation humanitaire à Gaza.

Comme le relève le média américain, des voix se sont élevées ces derniers mois en Allemagne, accusant la chancellerie de soutenir sans nuance le gouvernement de Benjamin Netanyahu au détriment de la liberté d'expression des pro-palestiniens.

Une "ligne rouge"

La ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, a salué les changements intervenus jeudi, les qualifiant d'"engagement en faveur d'une Allemagne moderne", alors que le pays demeure aux prises avec ses actes durant la Seconde Guerre mondiale.

"Quiconque partage nos valeurs et fait des efforts peut désormais obtenir un passeport allemand plus rapidement et n'est pas obligé de renoncer à une partie de son identité avec l'ancienne citoyenneté", a-t-elle poursuivi.

"Nous l'avons également dit clairement: celui qui ne partage pas nos valeurs ne pourra pas obtenir de passeport allemand. Ici (avec ces changements, NDLR), nous avons tracé une ligne rouge très claire et rendu la loi beaucoup plus stricte qu’auparavant", a-t-elle ajouté.

Forte progression des actes antisémites

Dans le même temps, le nombre d'actes antisémites en Allemagne a augmenté de plus de 80% l'année dernière, notamment depuis l'attaque du Hamas contre Israël, selon un rapport publié mardi.

Un total de 4.782 incidents antisémites ont été recensés en 2023, les deux tiers ayant été enregistrés après le 7 octobre, selon le dernier rapport de l'Association fédérale des centres de recherche et d'information sur l'antisémitisme (Rias), qui fait référence en la matière de l'autre côté du Rhin.

La France est elle aussi confrontée à une flambée des actes rapportés, une hausse de 300% sur les trois premiers mois de 2024, avec 366 faits dénoncés selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Article original publié sur BFMTV.com