Face aux militants pro-Gaza à Sciences Po, l’exaspération grandissante des professeurs

À Sciences Po, le malaise des professeurs est grandissant.   - Credit:HOUPLINE-RENARD/SIPA
À Sciences Po, le malaise des professeurs est grandissant. - Credit:HOUPLINE-RENARD/SIPA

« Le dérapage de trop ». Ce professeur permanent à Sciences Po, éminent politologue, a beau « avoir les idées larges », les militants propalestiniens ont franchi, selon lui, une nouvelle ligne rouge vendredi 28 mars. Ce jour-là, la petite cinquantaine d'étudiants qui avait planté des tentes dans une cour du campus Saint-Thomas de l'institution, et qui avait été délogée la veille par les CRS, s'était muée en une manifestation de 500 étudiants.

Pendant que certains affirmaient leur solidarité avec les manifestants de l'université Columbia, aux États-Unis, où l'on fustige les « sionistes », vante une Palestine « libre, de la rivière à la mer », et où les manifestations d'antisémitisme se multiplient, d'autres s'exhibaient avec les mains peintes en rouge, une référence à celles enduites du sang de deux soldats israéliens lynchés par la foule et brandies le 12 octobre 2000 à Ramallah. « Du grand n'importe quoi », résume-t-il, « fatigué par toutes ces agitations ».

En cours, les professeurs expliquent les concepts de « génocide » et « violences sionistes »

« J'ai honte », confesse un de ses collègues, qui souhaite lui aussi – cela en dit long sur l'ambiance rue Saint-Guillaume – rester anonyme. « Nous sommes dans un institut d'études politiques. Quand on manie des symboles, il faut savoir de quoi on parle, il faut être précis, rigoureux. Sinon, ce n'est plus du débat, c'est du bruit », s'énerve-t-il.

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