« C’est la guerre, poto » : à Nouméa, les habitants entre colère et angoisse

L'armée a été déployée en Nouvelle-Calédonie, secouée par de violentes émeutes depuis plusieurs jours.    - Credit:NICOLAS JOB/SIPA
L'armée a été déployée en Nouvelle-Calédonie, secouée par de violentes émeutes depuis plusieurs jours. - Credit:NICOLAS JOB/SIPA

Des rues désertes au matin malgré la levée du couvre-feu nocturne. Dans le centre de Nouméa, les grilles des magasins et les stores des boutiques sont baissés. Une femme s'apprête à sortir de chez elle, elle regarde à gauche, regarde à droite. Si, pour l'instant, les émeutes ont lieu dans l'agglomération de la capitale calédonienne, l'angoisse s'est emparée des habitants. Depuis le début des émeutes dans l'archipel français du Pacifique, cinq personnes ont été tuées, dont deux gendarmes.

Quatre camions blindés de l'armée viennent de passer. Dans chaque camion, une dizaine de militaires. Des hélicoptères survolent la capitale, à basse altitude.

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Des barricades faites de carcasses de voitures calcinées et d'objets de plastique ont été érigées dans les quartiers nord et est du Grand Nouméa. Quand les forces de l'ordre ne quadrillent pas le terrain, elles se postent devant les bâtiments publics. Les magasins ont été en majorité pillés, voire brûlés. Des axes routiers sont détruits.

Les habitants érigent leurs propres barricades pour se protéger

Face aux violences, des groupuscules descendent dans les rues, armés jusqu'aux dents, avec l'objectif de faire justice eux-mêmes, malgré l'interdiction du port d'armes. Ces milices affirment vouloir empêcher les manifestants de casser, piller, brûler. « C'est la guerre, poto, confie un milicien dans un message. On a pris l [...] Lire la suite