Demandes de mandats d'arrêt à la CPI: «Qu'en est-il du génocide?», interroge un avocat à Gaza

« Pas d'équivalence entre Israël et le Hamas », disent plusieurs chancelleries occidentales, alors que le procureur de la Cour pénale internationale, à La Haye, demande des mandats d'arrêt indistinctement contre des responsables israéliens et des responsables du Hamas. « Oui, pas d'équivalence », expliquent également certains Gazaouis. Mais pas comme on l'entend à l'Ouest. Réaction d'un avocat à Gaza.

Témoignage recueilli par notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa

« On ne peut pas mettre sur le même plan un mouvement de résistance et des criminels de guerre israéliens », affirme-t-on dans l'enclave palestinienne.

« Qu'on soit pour ou contre le Hamas, il faut pouvoir dire les choses clairement », explique pour sa part Me Mohamed. Et cet avocat tient à le préciser : « Je n'ai aucune affinité intellectuelle ou politique avec le Hamas. »

Le procureur de la CPI accuse le Hamas de crime de guerre à cause de l'attaque du 7 octobre. Mais il oublie que nous sommes un peuple sous occupation, et à ce titre, la lutte armée est légitime.

Le 7 octobre 2023, des civils et des militaires israéliens ont pourtant été tués indistinctement. En janvier dernier, le Hamas a même fini par reconnaître « des erreurs » dans la mort de simples citoyens israéliens.

Certes, dit l'avocat, mais ces demandes de mandat d'arrêt n'en restent pas moins déséquilibrées selon lui. « Pourquoi ces demandes visent-elles trois membres de la direction du Hamas, et uniquement deux responsables israéliens ? », demande Me Mohamed.