Altercation, hospitalisation: ce que l'on sait sur le candidat RN aux législatives pris à partie

Une enquête pour "violences en réunion" a été ouverte par le parquet de Saint-Étienne ce jeudi 20 juin après qu'un candidat du Rassemblement national aux élections législatives, Hervé Breuil, a été pris à partie quelques heures plus tôt sur un marché dans la Loire. Le candidat reste hospitalisé ce vendredi.

• Des militants agressés après une opération de tractage

Selon les informations obtenues par BFMTV auprès du parquet, les faits se sont déroulés lors d'une opération de tractage sur le marché situé place Albert Thomas à Saint-Étienne. Le candidat du RN dans la 2e circonscription de la Loire a été pris à partie avec trois autres membres ou sympathisants du parti.

Après une première altercation verbale avec quatre individus, les sympathisants du parti d'extrême droite ont été insultés et Hervé Breuil a reçu un coup de pied au niveau du postérieur. Ces faits ont été constatés sur la base de vidéos fournies par l'une des personnes agressées.

Cette dernière, un militant de 23 ans qui a porté plainte, a précisé sa version des faits auprès de BFMTV. Aux alentours de 11h30, après avoir tracté sur le marché avec Hervé Breuil et les autres militants, ils ont décidé de partir. D'après son récit, au moment où ils ont commencé à s'éloigner du marché, ils ont vu arriver cinq personnes vêtues de noir, capuches sur la tête et lunettes de soleil sur le nez.

Le groupe, que le jeune homme pense avoir vu un peu plus tôt sur le marché, s'est mis à les invectiver, leur criant "cassez-vous, racistes" et à sortir des fruits et légumes moisis de leurs sacs à dos pour leur jeter dessus. Le militant affirme avoir décidé de filmer la scène, malgré les tentatives du groupe pour lui voler son téléphone. Le groupe a finalement pris la fuite quelques minutes après le début de l'altercation.

• Le candidat RN hospitalisé

Le jeune homme raconte alors avoir emmené Hervé Breuil aux urgences car il semblait assez "choqué" par les faits, sans que celui-ci ne fasse de malaise. Porteur d'un pacemaker, le candidat est hospitalisé depuis jeudi soir. Bien qu'étant alité, il peut cependant s'exprimer, affirme le militant qui dit l'avoir eu au téléphone vendredi matin.

De son côté, le procureur précise qu'Hervé Breuil a été hospitalisé dès jeudi soir car "son état de santé, antérieur aux faits, justifie des examens approfondis pour évaluer le retentissement que ceux-ci ont pu avoir sur sa personne." Puisqu'il reste hospitalisé ce vendredi pour ces examens, il sera entendu dans la journée au CHU par les enquêteurs du service interdépartemental de la police judiciaire.

Quant au jeune militant, il s'est vu accorder deux jours d'incapacité totale de travail (ITT) sur la base des vidéos qu'ils a fournies et de son audition. Mais un examen de l'unité médico-judiciaire a été requis pour confirmer les conséquences médico-légales des faits.

• Une enquête ouverte, une plainte déposée

Le parquet de Saint-Étienne a ouvert une enquête pour "violences en réunion" et indique ce vendredi que l'enquête se poursuit pour "rechercher tout autre élément permettant de caractériser les faits et identifier les mis en cause".

Le militant de 23 ans a déposé une plainte et deux autres victimes ont indiqué qu'elles comptaient également déposer plainte lundi.

• Marine Le Pen accuse "les milices d'ultragauche", la candidate du NFP se défend

Andrée Taurinya, la candidate représentant le Nouveau Front populaire dans cette circonscription a assuré sur X "bannir la violence physique en politique" et que "jamais" son camp "ne s'en prendra à un candidat". Elle a aussi précisé qu'aucune action n'était prévue sur ce marché par son camp politique ce jour.

La cheffe de file d'extrême droite Marine Le Pen a, elle, accusé "les milices d'ultragauche, soutiens du Nouveau Front populaire", d'avoir "lâchement agressé" le candidat du Rassemblement national. "Une campagne électorale dans une démocratie ne saurait admettre ce déchaînement d'ultraviolence d'une extrême gauche prête à tout pour semer le chaos", a-t-elle réagi sur X jeudi soir.

Article original publié sur BFMTV.com