Agriculture, enseignement, écologie... Gabriel Attal égrène ses priorités avant son discours de politique générale

Gabriel Attal était ce samedi 20 janvier dans le Rhône. Le Premier ministre a dit vouloir être au contact des Français afin de mieux préparer son discours de politique générale, prévu le 30 janvier.

"Je n'envisage pas de préparer cette échéance importante en restant dans mon bureau avec mes conseillers", a-t-il soutenu.

"Une note, un sondage, ce ne sera jamais rien à côté d'un échange que vous pourrez avoir (avec des Français), même si ce sont parfois des échanges exigeants, difficiles. (...) C'est ce qui vous permet le mieux de ressentir le pouls du pays", a-t-il également affirmé.

"Continuer à soutenir la France qui travaille", "renforcer nos services publics" notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé, "continuer à renforcer nos policiers, nos gendarmes"" et accélérer "la transition écologique": le nouveau locataire de Matignon a mentionné les principaux axes de sa prochaine déclaration.

• "Garder notre identité française"

Lors de la cérémonie des vœux de la ville d'Orliénas, Gabriel Attal a prononcé un discours d'environ un quart d'heure dans lequel il a égrené son programme pour "garder notre identité française".

La France "traverse de très grands défis" et "un des enjeux qu'on a à traverser (...) c'est comment garder notre identité, notre identité française, nos valeurs, nos grandes forces, dans un monde qui change et qui bouge", a-t-il dit.

Pour cela, il assure que la "première priorité, ça va être de continuer à soutenir la France qui travaille".

"Il y a beaucoup de Français qui sont au rendez-vous de leurs responsabilités tous les jours, qui travaillent, parfois dans des conditions difficiles, qui font tourner le pays. Et qui ont (...) parfois le sentiment de donner beaucoup sans recevoir beaucoup", a-t-il complété.

Sa deuxième priorité est également de "renforcer nos services publics, qui sont l'argent des Français" et de s'occuper du secteur de la "santé" et de celui de la "sécurité".

• Trouver des solutions "locales" au manque de médecins

Le Premier ministre a effectivement évoqué la santé. "On manque de médecins, on en forme davantage aujourd'hui, ils arriveront dans quelques années" et "entre-temps, il faut trouver des solutions au niveau local", "en donnant davantage de responsabilités à d'autres que des médecins".

Il a concédé que la situation "ne va pas s'améliorer" à court terme, alors que "les médecins sont plus nombreux à être formés", mais que la formation est longue et que des médecins vont d'ici là partir à la retraite.

Interrogé par une parent d'élève sur la question de la santé mentale des adolescents, Gabriel Attal a assuré qu'il s'agit d'une "vraie préoccupation" qu'il abordera lors de son discours de politique générale.

C'est un "vrai signal d'alarme", qui s'explique notamment par la pandémie de Covid-19 ou la guerre en Ukraine, a estimé le Premier ministre.

• "Faciliter la vie" des agriculteurs

Lors d'une discussion informelle avec des agriculteurs, Gabriel Attal a dit sa volonté que "nos agriculteurs puissent vivre de leur travail parce que ce sont eux qui nourrissent le pays".

"Il ne faut pas leur complexifier la vie avec toutes ces normes et prendre des mesures pour favoriser le renouvellement des générations et le soutien aux jeunes qui s'installent", a-t-il soutenu.

"On a une des agricultures les plus qualitatives au monde (...), il faut qu'on arrive à la garder", a appelé le Premier ministre.

Il entend également "continuer à agir pour les rémunérations" des agriculteurs. Il faut "garantir aux agriculteurs qu'ils puissent vivre de leur travail", notamment en "faisant en sorte que dans toute la chaîne, il y ait une juste part pour les agricultures" et qu'ils soient "soutenus pendant les crises".

Gabriel Attal a estimé qu'il "n'y a pas de crise des vocations" dans l'agriculture, mettant en avant notamment les lycées agricoles "pleins", affirmant cependant qu'il "faut qu'on lève les freins qui empêchent (les jeunes) de s'installer et qu'on facilite les transmissions" d'exploitations. Il rappelle qu'il va soutenir une loi pour faciliter la reprise d'exploitations agricoles, actuellement en projet.

• "Former des républicains" à l'école

Lors de son échange avec des Français organisé à Saint-Laurent-d'Agny, l'éphémère ministre de l'Éducation nationale a confirmé vouloir "doubler" le volume horaire de l'enseignement civique pour qu'il passe d'une demi-heure par semaine à une heure par semaine, à partir de la classe de 5e.

Il a aussi rappelé que cet enseignement sera "sanctuarisé" et qu'il ne sera plus réservé aux professeurs d'histoire-géographie. Par ailleurs, un "nouveau programme" sera instauré qui visera notamment à "former des républicains" et pourra inclure des activités extérieures, comme le bénévolat.

Gabriel Attal a également regretté que les séances d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle ne soient pas réalisées dans les écoles primaires. Il a indiqué avoir mandaté le conseil supérieur des programmes qui lui a remis une proposition de programme sur ce sujet avant de quitter le ministère de l'Éducation nationale. Il va "s'appliquer pour la rentrée", a-t-il annoncé.

"À l'école primaire on doit apprendre le respect de l'intégrité du corps, qu'on ne peut pas atteindre à l'intégrité du corps, que si c'est le cas ce sont des violences et qu'il faut les signaler", a-t-il précisé.

Il a aussi plaidé pour qu'il y ait "de nouveaux dispositifs pour recueillir la parole".

• Ne pas "lâcher les Ukrainiens"

Gabriel Attal a assuré que la France "ne lâchera pas les Ukrainiens" et qu'elle "continuera de les soutenir jusqu'au bout".

"C'est toutes nos valeurs qui sont remises en cause", avec l'invasion russe, a-t-il affirmé.

Le Premier ministre a également reconfirmé qu'Emmanuel Macron se rendra en Ukraine au mois de février.

• "Premier ministre chargé de la planification écologique"

Dans le Rhône, le nouveau locataire de Matignon a assuré que l'écologie "fera partie des sujets les plus importants dans son discours de politique générale", rappelant qu'il est "Premier ministre chargé de la planification écologique".

"Je pourrais parler pendant deux heures de l'écologie mais je vais aller à l'essentiel: beaucoup a été fait, je me bats contre certains discours qui donnent l'impression que rien n'est fait (...) il commence même à y avoir des résultats".

"L'an dernier on a réduit de quasiment 5% les émissions de gaz à effet de serre, c'était jamais arrivé avant", a-t-il assuré.

"Je n'accepterai jamais de me laisser enfermer dans un débat où vous en avez certains, d'un côté, qui vous expliquent que si on veut faire la transition écologique, il faut brutaliser tout le monde (...). Et de l'autre côté, d'autres qui vous expliquent qu'on peut ne rien faire", a dénoncé le Premier ministre.

• Régularisation de "10.000 personnes"

Enfin, Gabriel Attal a confirmé que "10.000 personnes en situation irrégulière qui travaillent et ont l'envie de s'intégrer dans notre pays" seront régularisées cette année, conformément à ce qui a déjà été annoncé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
"Personne ne peut faire croire aux Français qu'on pourrait accueillir tout le monde, (...) comme personne ne peut faire croire non plus aux Français qu'on ne peut accueillir personne", a-t-il ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com