Attal nommé Premier ministre : les principaux syndicats d'enseignants déplorent son "passage éclair" à l'Éducation

Gabriel Attal sera resté au ministère de l'Éducation nationale cinq mois et vingt jours. Plusieurs syndicats enseignants déplorent le rapide passage de celui qui a été nommé Premier ministre ce mardi.

Il sera resté cinq mois au ministère de l'Éducation nationale. Les principaux syndicats enseignants ont déploré mardi un "passage éclair" de Gabriel Attal au ministère de l'Education, jugeant que ce poste n'avait été qu'"un marche-pied" pour le nouveau titulaire de Matignon.

La secrétaire genérale du Snes-FSU, premier syndicat enseignant du second degré, Sophie Vénétitay, dénonce sur Franceinfo "le passage éclair d'un homme pressé, d'un homme qui s'est peut-être servi de l'Éducation nationale comme tremplin".

Nommé ministre de l'Éducation le 20 juillet 2023 en remplacement de Pap Ndiaye, Gabriel Attal, 34 ans, sera resté rue de Grenelle cinq mois et vingt jours, soit le 2e séjour le plus court à ce poste sous la Ve République, après celui de Benoît Hamon en 2014 (quatre mois et 24 jours).

Il a été nommé ce mardi 9 décembre Premier ministre, prenant la suite d'Elisabeth Borne, qui a présenté sa démission lundi. Gabriel Attal doit désormais former un nouveau gouvernement.

Un "marche-pied"

Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT, s'interroge sur "l'importance accordée ou non aux enjeux éducatifs par l'exécutif" et "la continuité de la politique éducative".

"Nous allons avoir à la fois un président de la République et un Premier ministre qui affichent tous deux une volonté très forte d'agir sur les sujets éducatifs", a-t-elle relevé. "Cela n'augure que peu d'autonomie pour le ou la futur(e) ministre de l'Éducation".

Guislaine David, à la tête de la FSU-SNUipp, principal syndicat du primaire, estime "surprenant" que Gabriel Attal reste "si peu de temps alors qu'il avait dit vouloir se plonger dans des réformes structurelles pour l'école". Mais "nous savions aussi qu'il était là pour sa carrière et que le poste de ministre de l'Éucation nationale n'était qu'un marche-pied". Elle se dit "agacée" par la manière dont sont traités "le ministère de l'Éducation nationale et donc tout le personnel".

Elisabeth Allain-Moreno, du SE-Unsa, évoque elle "colère et fatigue" car "il va falloir tout recommencer à zéro avec un nouveau ou une nouvelle ministre".

Attal assure qu'il restera "toujours" aux côtés du monde enseignant

Alors que l'annonce de sa nomination se répandait dans les médias, Gabriel Attal se trouvait de son côté en réunion en visioconférence avec des directeurs de collèges et de lycées.

"Je veux vraiment vous dire que je partage avec vous cette conviction que l'école, c'est l'arme la plus puissante que nous avons pour changer la société", a déclaré le ministre à la fin de cette réunion.

"Quelles que soient les évolutions à venir, cette conviction, elle ne cessera jamais de m'habiter et (...) vous me trouverez toujours, toujours à vos côtés", a-t-il ajouté.

Ses quelques mois à l'Éducation nationale auront notamment été marqués par l'interdiction de l'abaya à l'école, l'annonce du dernier mot donné aux enseignants pour le redoublement et la mise en place de groupes de niveaux.

Article original publié sur BFMTV.com

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