Législatives 2024 : Paule Veyre de Soras, candidate RN, a trouvé le pire argument pour se défendre d’antisémitisme

Le logo du RN, parti arrivé en tête au premier tour des législatives le 30 juin 2024.
BERTRAND GUAY / AFP Le logo du RN, parti arrivé en tête au premier tour des législatives le 30 juin 2024.

POLITIQUE - Un argument qui ne fait pas (du tout) mouche. Une candidate du Rassemblement national aux législatives, interrogée sur le racisme et la xénophobie attribués à son parti, a évacué les critiques avec le pire des raisonnements, qui n’a pas manqué de faire réagir dans les rangs de la gauche. Elle a en effet déclaré face caméra que son « ophtalmo (était) un juif ».

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Ces propos ont été filmés par LeGlob-Journal, un site d’information local en Mayenne. Dimanche 30 juin, le média a interrogé plusieurs candidats à la députation dans le cadre du premier tour des élections législatives et posté leurs réponses sur YouTube.

L’interview de Paule Veyre de Soras commence d’une drôle de manière. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, la candidate dans la première circonscription de Mayenne reconnaît « ne pas avoir l’habitude de (s)’exprimer devant les caméras et (s)’excuse pour ceux qui (la) voient ».

Après cette introduction peu ordinaire, le journaliste lui demande comment elle se positionne face aux accusations de racisme dont fait l’objet le parti présidé par Jordan Bardella. « C’est faux, et archi faux », soutient-elle. Elle cherche ses mots pendant plusieurs secondes et poursuit : « Dans le Rassemblement national nous avons des juifs, des musulmans, des Espagnols, moi-même je suis catalane, mon grand-père est né à Barcelone. »

« Marine a pris un autre voile »

Et elle ne s’arrête pas là. « J’ai comme ophtalmo un juif et j’ai comme dentiste un musulman », affirme la candidate pour balayer les accusations d’antisémitisme et de racisme qui pourraient la viser. Un argument qui rappelle beaucoup celui de l’ex-députée et ministre UMP (ancien nom du parti Les Républicains) Nadine Morano, qui avait lancé sur France 5 en 2012 : « Je ne suis pas raciste, j’ai des amis arabes, dont ma meilleure amie qui est tchadienne, et donc plus noire qu’une Arabe ! »

Les propos de Paule Veyre de Soras ont été épinglés par plusieurs responsables politiques. « Quelque chose d’un naturel qui revient au galop », a commenté sur X (anciennement Twitter) la députée écologiste Sandrine Rousseau. « Il faut l’écouter pour le croire… », a aussi écrit le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.

La candidate gaffe encore quelques secondes plus tard, lorsque lui est rappelé que le Rassemblement national a été fondé par Jean-Marie Le Pen, dont les propos antisémites et racistes sont notoires. « Nous n’avons pas les mêmes idées que son père [le père de Marine Le Pen, ndlr]. On a changé de politique. Monsieur Le Pen avait sa politique, Marine a pris un autre voile », déclare-t-elle.

Le terme « voile » peut surprendre dans ce contexte, et le journaliste de LeGlob-Journal ne manque pas de la faire rebondir. « Une autre direction », rectifie-t-elle. Et de conclure : « Je suis très confiante. » Elle a bien fait d’y croire puisque quelques heures plus tard, elle a été qualifiée au second tour des législatives qui aura lieu ce dimanche 7 juillet. Elle sera face au député sortant Guillaume Garot du NFP. Le candidat UDI arrivé en troisième position, Vincent Saulnier, a annoncé qu’il ne maintenait pas sa candidature.

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