Covid long : une étude suisse montre un dérèglement du système immunitaire chez les patients

Les résultats de l'étude menée par des chercheurs suisses montre que les patients atteints de Covid long présentent des lésions tissulaires dans leur sang ainsi que des dommages sur leurs globules rouges et leurs plaquettes.

Alors que beaucoup ont tourné la page du Covid-19, certains souffrent toujours des symptômes associés au virus, plusieurs mois après l'avoir contracté. Ils représentent 10 à 20% des personnes atteintes par la maladie, selon les chiffres de l'OMS. Les résultats d'une étude publiée ce vendredi 19 janvier par des chercheurs suisses dans la revue Science pourraient améliorer le diagnostic de cette maladie et la prise en charge des patients.

En analysant le sang de 113 personnes atteintes du Covid-19, dont 40 ont été concernées par une persistance des symptômes, et 39 personnes saines, les chercheurs ont découvert une modification des protéines présentes dans le sang des patients atteints de Covid long en raison d'une "activation accrue du complément". Ce dernier fait partie du système immunitaire et contribue à combattre les infections.

"Chez les patients atteints du Covid long, le système du complément ne revient pas à l’état de repos comme il le devrait", a expliqué Onur Boyman, directeur de la clinique d’immunologie de l’hôpital universitaire de Zurich et responsable de l'étude, à l'agence de presse suisse Keystone-ATS cité par Le Temps.

"Une pièce du puzzle" découverte

En conséquence, ces patients présentaient de nombreuses lésions tissulaires dans le sang, une altération de la coagulation ou encore des dommages sur leurs globules rouges et leurs plaquettes. En effet, en restant activé le système du complément "s’attaque aux cellules saines de différents organes et les endommage ou les détruit", a commenté le chercheur.

"Avec cette découverte, nous avons trouvé une autre pièce du puzzle du Covid long, qui explique également pourquoi cette maladie peut entraîner des symptômes aussi variés", a ajouté Onur Boyman.

Une base pour un meilleur diagnostic ?

Pour les chercheurs à l'origine de l'étude, ces résultats pourraient servir de "base pour de nouvelles solutions de diagnostic" du Covid long jusqu'ici difficile à identifier et "éclairer les orientations de traitement".

Mais le procédé utilisé pour ces analyses est complexe et ne peut pas être utilisé dans tous les hôpitaux, a toutefois nuancé l'immunologue auprès du journal.

En cas de persistance de symptômes du Covid-19, il est conseillé de consulter un médecin. S'il n'existe pas de traitement pour le Covid long, il existe des traitements pour ses symptômes, qui peuvent inclure une réadaptation respiratoire ou encore un ré-entraînement progressif à l'effort, rappelle l'Assurance Maladie.

Article original publié sur BFMTV.com

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