80 ans du Débarquement en Normandie: la Russie invitée aux commémorations, mais pas Vladimir Poutine

La Russie sera invitée aux célébrations du 80e anniversaire du Débarquement allié en Normandie début juin, mais pas son président Vladimir Poutine en raison de la "guerre d'agression" russe en Ukraine, a annoncé ce mardi 16 avril la Mission Libération chargée d'organiser cette commémoration.

"Compte tenu des circonstances (l'offensive russe en Ukraine, ndlr), le président Poutine ne sera pas invité", a-t-elle indiqué.

"La Russie sera toutefois invitée à être représentée pour que l'importance de l'engagement et des sacrifices des peuples soviétiques, ainsi que sa contribution à la victoire de 1945, soient honorées", a-t-elle ajouté, confirmant une information d'Europe 1.

"Politique de révisionnisme historique"

"Historiquement, la France a toujours invité à la cérémonie les pays dont les contingents ont débarqué en Normandie. Par ailleurs, l'invitation a pu, par le passé, être élargie à la Fédération de Russie", précise à BFMTV la Mission Libération.

"Contrairement au régime du Kremlin, la France ne conduit pas de politique de révisionnisme historique", ajoute l'organisation, qui ajoute que la France "condamne avec la plus grande fermeté" la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine.

Pas convié en 2019

Vladimir Poutine avait été convié aux célébrations du 70e anniversaire en juin 2014, malgré l'annexion de la Crimée trois mois plus tôt, au titre du lourd tribut payé par la Russie dans la bataille contre le nazisme.

Le président russe et son homologue ukrainien Petro Porochenko s'étaient alors parlé pour la première fois, en pleine insurrection prorusse dans l'est de l'Ukraine, que les Occidentaux accusaient Moscou d'attiser, voire d'orchestrer directement.

La rencontre, en présence du président français François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel, avait alors ouvert la voie à des discussions associant les quatre pays, au format dit "Normandie", afin de tenter de trouver une issue à la crise ukrainienne qui se sont poursuivies jusqu'à l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.

Vladimir Poutine n'avait en revanche pas été invité au 75e anniversaire du "Jour-J" (D-Day), en 2019, alors que la situation s'enlisait dans l'est de l'Ukraine.

Il avait alors assuré que ce n'était "absolument pas un problème". Et Moscou avait appelé à ne pas "exagérer" l'importance du Débarquement allié, en rappelant les 27 millions de morts soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale.

Article original publié sur BFMTV.com