Élections européennes: une liste "Free Palestine party" en préparation dans plusieurs pays

Une liste de plus. L'Union des démocrates musulmans français (UDMF) compte se présenter aux élections européennes, au sein d'une coalition "Free Palestine party" réunissant plusieurs partis européens, a indiqué ce lundi 15 avril l'UDMF confirmant une information de La Tribune dimanche.

Il s'agit "de faire entendre la voix du peuple palestinien" et de "lutter contre la contamination des idées d'extrême droite visant les citoyens de confession musulmane", a expliqué à l'AFP le président et fondateur de l'UDMF, Nagib Azergui, qui compte déposer sa liste "début mai".

Son parti avait évoqué dès la mi-mars sur X (ex-Twitter) la participation aux élections européennes au sein d'une coalition.

Cette nouvelle liste pourrait marcher sur les plates bandes des Insoumis. Ces derniers, avec Manon Aubry en tête de liste, ont en effet poussé le sujet de la situation humanitaire à Gaza parmi les thèmes de cette campagne des élections européennes.

Pour autant, le parti de Jean-Luc Mélenchon ne se montre pas inquiet de l'arrivée de cette petite nouvelle dans la course au Parlement strasbourgeois.

"La question de Gaza et les questions internationales en général intéressent toutes les personnes qui s'inquiètent du respect des droits humains. On attend de savoir ce que cette liste défend et quel est son programme avant de commenter", déclare le coordinateur de LFI Manuel Bompard, interrogé par BFMTV.com.

La Palestine, mais pas que

Cette coalition réunira "des partis indépendants partageant la même éthique musulmane" en France, Espagne (Partido Andalusi), Allemagne (BIG Partei), Belgique (porté par Fouad Ahidar), Pays-Bas (Nida) et Suède (Partiet Nyans).

L'UDMF demande sur son site "un changement radical de la diplomatie française et européenne" avec la mise en place de sanctions vis-à-vis d'Israël (interdiction de ventes d'armes, embargo commercial et exclusion de toute compétition internationale notamment).

Au delà de la Palestine, il liste aussi des propositions en matière d'écologie, de lutte contre l'évasion fiscale et contre les discriminations.

Créée en 2012, l'UDMF revendique 650 adhérents. Elle avait recueilli moins de 29.000 voix aux européennes de 2019, avec des pics dans certaines communes: 7,43% à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), 6,77% à Mantes-la-Jolie (Yvelines).

Le parti compte compenser son manque de moyens financiers par une campagne de terrain, avec un bus qui se rendra à partir de la mi-mai dans les quartiers populaires, de Strasbourg jusqu'à l'Ile-de-France.

"On a une concurrence très aiguisée face à nous", ajoute Nagib Azergui, alors que LFI insiste elle aussi sur la situation à Gaza dans sa campagne. Mais "on veut travailler différemment" en "ne se satisfaisant pas de grandes déclarations", ajoute-t-il.

Au delà du résultat des européennes, le responsable assure que "notre vraie ambition est 2026" avec les municipales, auxquelles l'UDMF compte se présenter dans trois villes.

Nagib Azergui rejette par ailleurs toute accusation de communautarisme: si elle compte défendre les droits des musulmans", l'UDMF n'est "pas un parti confessionnel car on n'a pas fait du Coran la base de notre programme", explique-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com