À peine investi, le Premier ministre portugais, Luis Montenegro, déjà sous pression

On le dit “obstiné” mais “ouvert au dialogue”. Les qualités du nouveau Premier ministre portugais, Luis Montenegro, ne seront pas de trop dans les semaines qui arrivent. Le leader du Parti social-démocrate (PSD), vainqueur de justesse des législatives du 10 mars et officiellement investi le 2 avril au soir, “défie le Parti socialiste (PS) de clarifier sa position : sera-t-il dans l’opposition ou dans le blocage ?” annonce en titre ce matin Público. Le PSD, pour rappel, dispose de 80 sièges de députés, contre 78 pour le PS.

Également à la une du quotidien, le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a de son côté déclaré qu’il espérait “des solutions stables pour le régime”. En clair, une entente entre les deux principaux partis pour que l’exécutif de droite modérée puisse gouverner lors des quatre prochaines années. Car Montenegro, dans son discours d’investiture, a de nouveau ignoré Chega, parti de droite radicale populiste et désormais troisième force au Parlement, avec 50 députés. Son leader, André Ventura, a réagi en souhaitant ironiquement “bonne chance au PSD et au PS”.

“Conquérir” l’extrême droite

Dans le titre de son éditorial, Público résume le défi qui s’annonce pour le dirigeant de 51 ans : “Coincer le PS, conquérir Chega”. Autrement dit : contourner l’opposition, notamment en gouvernant par décrets, et rallier à sa cause une partie de l’extrême droite. Un défi d’autant plus important que Montenegro hérite d’un excédent budgétaire de 3,2 milliards d’euros (soit 1,2 % du produit intérieur brut) laissé par huit ans de gouvernements socialistes dirigés par Antonio Costa. Un cadeau (empoisonné ?) qui réduit finalement son pouvoir de négociation face à la fonction publique, relève Público :

“Ce qui n’est pas censé être un problème – les ‘caisses pleines’ – est presque apparu dans le discours de Montenegro comme une malédiction, que le gouvernement veut combattre en croyant qu’il est possible de réaliser toutes les promesses électorales.”

Le Premier ministre, qui va présenter les grandes lignes de son programme dès la semaine prochaine au Parlement, va devoir rapidement faire face aux exigences des fonctionnaires, dans un pays qui en compte quelque 750 000. Les policiers, les enseignants et les personnels de santé font déjà pression pour des hausses de salaires, sous peine de redescendre dans la rue.

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