Emmanuel Macron fixe deux conditions avant l’éventuel envoi de troupes occidentales en Ukraine

Emmanuel Macron lors de son discours sur l’Europe à la Sorbonne, le 25 avril 2024.
CHRISTOPHE PETIT TESSON / via REUTERS Emmanuel Macron lors de son discours sur l’Europe à la Sorbonne, le 25 avril 2024.

UKRAINE - Emmanuel Macron assume à nouveau la possibilité d’envoyer des troupes occidentales au sol en Ukraine - et précise la nature de sa pensée sur le sujet. « Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s’il y avait une demande ukrainienne - ce qui n’est pas le cas aujourd’hui - on devrait légitimement se poser la question », déclare-t-il dans un entretien publié jeudi 2 mai par le magazine britannique The Economist.

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« L’écarter a priori, c’est ne pas tirer les enseignements des deux dernières années », ajoute le président français dans cet article. Des propos qui font suite à la controverse créée fin février par le chef de l’Etat français, qui avait affirmé que l’envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien ne devait pas « être exclu » à l’avenir. Ceci alors que les pays de l’Otan avaient d’abord exclu l’envoi à l’Ukraine de chars et d’avions avant de finalement changer d’avis.

Emmanuel Macron avait expliqué avoir voulu ainsi remettre de « l’ambiguïté stratégique » dans la réponse européenne à l’invasion russe de l’Ukraine, au nom d’un « sursaut » qu’il appelle de ses voeux. La plupart des pays européens, ainsi que les Etats-Unis, s’étaient toutefois nettement démarqués de ses propos, même si certains ont depuis fait un pas en sa direction.

La Russie ne peut pas gagner

« Comme je l’ai dit, je n’exclus rien, parce que nous avons face à nous quelqu’un qui n’exclut rien », a-t-il réaffirmé dans The Economist en référence au président russe Vladimir Poutine. Le président français avait tenu des propos similaires dans son discours pour l’Europe à la Sorbonne, une semaine plus tôt. « Nous sommes face à une puissance désinhibée. Qui a attaqué un pays d’Europe. Mais qui n’est plus dans une opération spéciale et qui ne veut plus nous dire quelle est sa limite. Pourquoi chaque matin devrions-nous dire quelles sont toutes nos limites, stratégiquement ? », rappellait-il.

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« Nous avons sans doute été trop hésitants en formulant les limites de notre action à quelqu’un qui n’en a plus et qui est l’agresseur », déclare désormais le président français face à The Economist selon l’article, intitulé « Comment sauver l’Europe » (« How To Rescue Europe » en anglais), quelques semaines avec les élections européennes le 9 juin.

« J’ai un objectif stratégique clair : la Russie ne peut pas gagner en Ukraine. Si la Russie gagne en Ukraine, nous n’aurons plus de sécurité en Europe. Qui peut prétendre que la Russie va s’arrêter là ? Quelle sécurité pour les autres pays avoisinants, la Moldavie, la Roumanie, la Pologne, la Lituanie et tant d’autres ? Et derrière, quelle crédibilité pour les Européens qui auraient dépensé des milliards, qui auraient dit que c’est la survie du continent qui se jouait là et qui ne se seraient pas donnés les moyens de stopper la Russie ? Donc oui, nous ne devons rien exclure », y insiste le chef de l’Etat.

Des propos publiés alors que les Etats-Unis viennent d’accuser la Russie d’avoir utilisé des armes chimiques en Ukraine, depuis le début de la guerre lancée par les troupes russes début 2022.

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