Zelensky en Allemagne, une visite qui tombe à pic pour Scholz après les européennes

La conférence pour la reconstruction de l’Ukraine s’est ouverte, le 11 juin, à Berlin. Mais quelques jours après des élections européennes catastrophiques pour les partis composant le gouvernement allemand, l’événement pourrait passer pour une “aide à la reconstruction pour la coalition au pouvoir”, peut-on lire sur la une de la Tageszeitung (TAZ). Car, “pour le gouvernement en difficulté, la visite de Zelensky offre un répit exceptionnel, une journée synonyme d’harmonie”.

L’événement a, certes, été émaillé de polémiques liées aux “actions de contestation de l’AfD et du BSW au Bundestag”. Le parti d’extrême droite et la formation de la ténor de gauche radicale Sahra Wagenknecht ont refusé d’assister au discours du président ukrainien organisé au Parlement allemand. “À leurs yeux, Zelensky est un orateur en tenue camouflée, un président de guerre qui pratique la mendicité”, assure le journal de gauche dans un article détaillé.

Mais dans le même temps, l’événement a permis au chancelier social-démocrate Olaf Scholz de ne pas répondre aux nombreuses critiques qui lui sont adressées depuis les élections européennes. À droite, beaucoup lui demandent de tirer des conséquences de la défaite historique de son parti, le SPD. Celui-ci n’a récolté que 14 % des voix face à une droite et à une extrême droite victorieuses.

“Offensive diplomatique”

Même si elle était prévue très en amont, la conférence arrive donc au moment idéal pour le dirigeant d’outre-Rhin. D’autant que, dans la République fédérale, les réflexions autour de la reconstruction de l’Ukraine une fois la paix revenue sont moins controversées que les livraisons d’armes à Kiev, qui, elles, divisent la société. “Les partis qui forment le gouvernement y sont tous favorables, tandis qu’une courte, mais stable, majorité des Allemands y est résolument opposée”, rappelle le quotidien berlinois dans un second article.

En rencontrant dirigeants allemands et chefs d’entreprise, Volodymyr Zelensky, lui, entendait “poursuivre son offensive diplomatique”, à seulement quelques jours de la conférence pour la paix en Ukraine organisée dans le Bürgenstock, en Suisse. Il s’agissait notamment de trouver des fonds et des investisseurs, assure la Tageszeitung. D’après les estimations de la Banque mondiale, l’Ukraine pourrait avoir besoin d’au moins 450 milliards d’euros pour sa reconstruction, une fois la guerre terminée.

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