La violence par armes à feu, une "crise de santé publique", déclare le médecin-chef des Etats-Unis

Un stand de tir à Owings Mills dans le Maryland, est des Etats-Unis, le 27 septembre 2023. (Kent Nishimura)
Un stand de tir à Owings Mills dans le Maryland, est des Etats-Unis, le 27 septembre 2023. (Kent Nishimura)

La violence des armes à feu est une "crise de santé publique" qui menace "la santé et le bien-être" des Etats-Unis, a déclaré mardi le médecin-chef américain, qui recommande toute une série d'actions pour lutter contre ce fléau.

"Aujourd'hui, pour la première fois de l'histoire de cette fonction, je déclare une alerte sur la violence par arme à feu", a déclaré Vivek Murthy dans une vidéo.

Il souligne notamment que les armes à feu sont depuis 2020 la première cause de décès chez les enfants et les adolescents aux Etats-Unis, devant les accidents de la route et les overdoses.

Nommé par le président, ce haut responsable fédéral est chargé de la prévention sur les questions de santé publique. Ses pouvoirs de régulation sont très limités.

Mais il rappelle des chiffres qui soulignent le cas unique des Etats-Unis dans le monde développé.

Près d'un Américain sur cinq a un membre de sa famille qui est mort par arme à feu, y compris par suicide. Plus de la moitié de la population a vécu, directement ou ses proches, un événement impliquant l'usage d'une arme.

En 2022, 48.204 personnes sont mortes en raison d'armes à feu, ce qui inclut les suicides.

"Le coût collectif de la violence par arme à feu sur la santé mentale de notre nation est immense. Le trauma et le deuil que tant d'Américains connaissent en raison des blessures et décès liés aux armes à feu ont déjà eu de graves conséquences pour le bien-être de notre pays", écrit encore Vivek Murthy sur le réseau X.

"C'est une crise de santé publique que l'on peut prévenir" mais "notre échec à y faire face est une crise morale", lance-t-il, appelant à agir avec "clarté, courage et urgence".

Ses recommandations incluent un stockage des armes plus rigoureux, la vérification généralisée des antécédents des acheteurs, la confiscation des armes pour les personnes dangereuses comme les conjoints violents ainsi que l'interdiction des fusils d'assaut et des chargeurs à grande capacité.

De telles mesures, soutenues de longue date par le président démocrate Joe Biden, demandent un accord politique au Congrès pour une mise en place au niveau fédéral.

Les Républicains s'opposent largement à ces mesures en vertu de la protection du Second amendement de la Constitution américaine, qui protège le droit de porter une arme à feu.

Le pays compte davantage d'armes individuelles que d'habitants: un adulte sur trois possède au moins une arme et près d'un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.

ube/clr