Ukraine, réforme de l'UE, Palestine... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Raphaël Glucksmann sur BFMTV-RMC

Après Manon Aubry, François Xavier-Bellamy et Marie Toussaint, Raphaël Glucksmann était ce mercredi 5 juin l'invité du "Face à face" sur BFMTV-RMC pour défendre sa vision de l'Europe. Voici ce qu'il faut retenir de l'entretien avec la tête de liste PS-Place publique, à quelques jours du scrutin.

· Soutenir l'Ukraine "jusqu'à la défaite de Vladimir Poutine"

Raphaël Glucksmann entend soutenir l'Ukraine "jusqu'à la défaite de Vladimir Poutine". Il se dit notamment favorable à l'envoi d'"instructeurs" français pour former les soldats ukrainiens, un sujet actuellement "en discussion" entre Paris et Kiev, selon le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky.

"Ce qui est en jeu ce n'est pas simplement notre solidarité avec l'Ukraine, c'est la sécurité et la stabilité du continent européen", estime Raphaël Glucksmann.

"Quand les hackeurs russes attaquent nos hôpitaux, quand la Russie prend pour cible nos soldats en Afrique, quand ils taguent des étoiles de David après le 7 octobre pour créer une atmosphère de guerre civile (...), la cible de Vladimir Poutine ce sont nos pays", affirme celui qui préside une commission sur l’ingérence étrangère dans l'UE.

Pour aider l'Ukraine sans que ça ne coûte "un euro au contribuable européen", Raphaël Glucksmann souhaite saisir les "206 milliards d'avoirs russes gelés dans nos banques".

· Reconnaissance d'un État palestinien: "c'est le moment"

"Oui, c'est le moment" de reconnaître l'existence d'un État palestinien, affirme Raphaël Glucksmann. "Les Palestiniens ne peuvent pas voir cette perspective être sans cesse repoussée aux calendes grecques", a-t-il estimé.Une telle reconnaissance est "essentielle dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il ajouté.

"Le fait de maintenir les Palestiniens dans un no man's land juridique nourrit les organisations terroristes comme le Hamas", selon lui."La politique de colonisation d'Israël en Cisjordanie n'a qu'un seul but, miner la possiblité même de l'existence d'un État palestinien. C'est important que les Européens marquent le coup", a-t-il conclu.

· Pour une "unification du continent européen"

Raphaël Glucksmann s'est dit favorablement à un élargissement de l'UE à l'Ukraine et à la Géorgie, allant jusqu'à prôner "l'unification du continent européen". "Ça ne se fera pas sans réforme", a prévenu l'eurodéputé, aussi bien de le part des pays candidats que de l'UE elle-même. Selon lui, il faut "réformer la PAC" sans quoi l'intégration de l'Ukraine sera "un désastre pour nos agriculteurs".

Interrogé sur le déséquilibre représenté par les faibles salaires ukrainiens, Raphaël Glucksmann a mis en avant la "directive sur le salaire minimum" adoptée en 2022 qui permet selon lui une "harmonisation sociale par le haut". "Lorsque le Portugal était candidat à l'UE, il avait un Smic 10 fois inférieur au Smic français", a-t-il également voulu rassurer.

· "Assumer" l'interdiction des voitures thermiques

Raphaël Glucksmann "assume" l'interdiction des voitures thermiques en 2035. "On écoute les industriels qui nous disent: 'ne changez pas de cap'", a-t-il justifié. Pour permettre aux Européens d'acheter des véhicules électriques, le candidat socialiste veut "plus d'usines" pour "développer des voitures d'entrée de gamme construites en Europe".

Face à la concurrence des véhicules électriques chinois, il appelle à "ne pas être les dindons de la farce de la mondialisation". Selon lui, les États-Unis ont "raison" de taxer massivement les automobiles chinoises.

Pour favoriser les productions made in Europe, Raphaël Glucksmann propose une grande loi "Acheter européen" qui réserverait la "commande publique" et les autres formes de soutien public aux industries européennes.

· Moins de veto pour "plus d'Europe"

Raphaël Glucksmann veut "plus d'Europe", c'est-à-dire un renforcement des institutions européennes qui passerait notamment par "la suppression du droit de veto". "Si nous devons devenir puissants, nous ne devons plus être les otages de pays qui bloquent les avancées de la construction européenne", a-t-il estimé.

La tête de liste PS-Place publique cible notamment certains membres de l'UE, "comme l'Irlande", qui sont des "paradis fiscaux" et qui empêchent par leur veto la mise en place d'une "cohérence fiscale" dans l'UE.

Article original publié sur BFMTV.com