"Une trahison de l'humanité": après six mois de guerre à Gaza, le chef humanitaire de l'ONU veut que "des comptes soient rendus"
Près de six mois de guerre. Le patron du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) Martin Griffiths a demandé ce samedi 6 avril que "des comptes soient rendus pour cette trahison de l'humanité" représentée, selon lui, par la guerre depuis le 7 octobre entre Israël et le Hamas à Gaza.
Ce haut responsable des Nations unies, sur le départ, dénonce aussi le fait que, malgré "l'indignation mondiale", "si peu a été fait pour y mettre fin, laissant la place à une si grande impunité".
"Personne n'est en sécurité"
"Pour les habitants de Gaza, les six derniers mois de guerre n'ont apporté que mort, dévastation et désormais la perspective imminente d'une famine honteuse, crée par l'homme", écrit-il dans un communiqué écrit de New York, à la veille des six mois de guerre exactement.
Déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante sans précédent du Hamas en Israël, l'offensive militaire israélienne ne connaît aucun répit, faisant jusque-là plus de 33.000 morts selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien et provoquant un désastre humanitaire avec la majorité des 2,4 millions d'habitants menacés de famine d'après l'ONU. Sur place, rappelle le Britannique samedi, "personne n'est en sécurité, il n'y a nul part où aller pour se protéger".
De nombreux appels pour l'aide humanitaire
Mais, dit-il, "ces six mois de guerre ne doivent pas seulement être un moment de souvenir et de deuil, cela doit aussi provoquer une réaction collective afin que des comptes soient rendus pour cette trahison de l'humanité."
Martin Griffiths a, il y a deux semaines fin mars, annoncé sa démission "pour raison de santé" de son poste de Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies. Il doit rester à son poste jusqu'en juin. Ces derniers mois, il avait multiplié sans relâche les appels à laisser entrer l'aide humanitaire à Gaza, dénonçant les entraves des autorités israéliennes.