ToomuchLucile relaxée: les parents de son harceleur, dont l'adresse a été dévoilée, font appel

Les parents de Florian T. font appel de la relaxe de l'influenceuse ToomuchLucile, qui était jugée en avril pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui", a annoncé leur avocate à BFMTV.com.

Lucile a comparu fin avril devant le tribunal correctionnel de Pontoise, pour des faits qui se sont déroulés le 14 août 2021. La jeune femme, alors âgée de 18 ans, avait retweeté la publication d'une personne donnant l'adresse de Florian T., un homme la harcelant depuis plusieurs années. Avant de retirer son retweet "quelques minutes plus tard" et d'appeler ses abonnés à ne pas se rendre à cette adresse, soulignait son avocat en avril.

Les parents du jeune homme ont tout de même "été l'objet de nombreuses menaces de mort, d’outrages, et même de 'swating'", un type de canular téléphonique qui consiste à envoyer les forces de l'ordre chez quelqu'un, relate leur avocate, Me Blandine Weck-de Terris, dans un communiqué transmis ce vendredi 21 juin.

Les parents font appel

Le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis à l'encontre de l'influenceuse. Des réquisitions qui n'ont pas été suivies puisque la jeune femme a été relaxée le 30 mai. Dans leur communiqué, les parties civiles, les parents de Florian T., "déplorent" le choix du parquet de ne pas faire appel de cette relaxe et estiment que "des questions juridiques se posaient".

La qualification des faits avait été au cœur du procès en avril. L'influenceuse était initialement poursuivie pour mise en danger de la vie d'autrui par diffusion d'informations relatives à la vie privée, délit aggravé du fait que le père de Florian T. est policier.

Ce délit a été créé par la loi de lutte contre le séparatisme, promulguée le 24 août 2021, soit 10 jours après les faits qui étaient reprochés à Lucile. Or, en France, il est impossible d'être puni en vertu d'une loi qui n'était pas promulguée au moment des faits commis. La jeune femme avait finalement été jugée pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Un "débat juridique"

Les parents de Florian T., en tant que partie civile, ne pouvaient faire appel de la décision que sur les dommages et intérêts et non sur la culpabilité de Lucile. Ils veulent "soumettre ce débat juridique devant la cour d'appel de Versailles afin de connaître sa position sur les modalités de cette infraction nouvelle de "'doxing'", estimant que la divulgation d'informations personnelles dont ils ont été victimes s'est poursuivie après l'entrée en vigueur de la loi.

"Les parties civiles espèrent qu’à tout le moins cette relaxe permettra de faire cesser les rumeurs selon lesquelles ils seraient favorisés par la justice et que la prévenue ferait l’objet d’un acharnement judiciaire de leur part", affirment-elles dans leur communiqué.

Cela fait maintenant plusieurs années que Lucile a affaire avec des membres de cette famille devant la justice. Florian T. a été condamné à quatre reprises pour des faits liés au harcèlement de Lucile. Pendant trois ans et demi, utilisant de nombreux comptes, il envoyait des messages à l'influenceuse, des photos, des vidéos, des menaces de viol et de meurtre à son encontre et à l'encontre de ses proches. En janvier, il a été condamné à cinq ans de prison ferme pour des violences avec arme sur un ami de Lucile.

Les parents veulent que l'affaire cesse d'être mentionnée

Cette dernière a évoqué à plusieurs reprises, sur ses réseaux sociaux notamment, son harcèlement et les différentes décisions de justice qui ont été rendues dans ce cadre. Les parents de Florian T. voudraient que Lucile "cesse de faire des rappels de cette affaire dans ses contenus, rappels qui même sans nom, ne conduisent qu’à susciter de sa communauté de nouvelles mentions" de leur nom.

"Ils n’aspirent qu’au retour à une vie normale, à l’abri des méfaits des réseaux sociaux et de la haine pouvant en découler", assure leur communiqué.

Enfin, les parents de Florian T. "espèrent que les influenceurs prendront davantage la mesure de la responsabilité qui leur incombe, compte tenu de leur audience et leur visibilité, de se garder de toute violation de la vie privée des personnes qu’ils sont amenés à mentionner dans leur contenu".

Article original publié sur BFMTV.com