"Il disait qu'il allait me tuer": un homme écroué après avoir harcelé une influenceuse pendant 2 ans
"J'évite de sortir de chez moi en ce moment, je fais très attention à ce que je poste sur les réseaux sociaux pour qu'il ne reconnaisse pas le lieu", nous confiait vendredi dernier Lucile. Cette jeune femme de 20 ans, influenceuse, a dénoncé la semaine dernière sur son compte Twitter le harcèlement et les menaces de mort en ligne dont elle est la cible depuis plusieurs mois par le même homme.
Lucile révélait le 28 mars dernier le calvaire qu'elle vit depuis deux ans malgré déjà plusieurs condamnations de son harceleur. Des messages vus par plus de 18 millions d'internautes sur Twitter qui ont fait l'objet de nombreux signalements auprès des autorités. Ces signalements ont entraîné l'interpellation de l'homme mis en cause par la jeune femme la semaine dernière.
Il a été déféré dimanche et placé en détention provisoire dans l'attente de son jugement en mai prochain par le tribunal correctionnel de Pontoise pour "menaces de mort par écrit, image ou tout autre objet", a appris BFMTV.com de source judiciaire confirmant les informations du Parisien.
"Il disait qu'il allait me tuer"
Lucile a 20 ans, étudie à la fac et a plus de 70.000 abonnés sur Twitter et 218.000 followers sur Instagram. Quand en juin 2021 elle reçoit un message de cet homme qui la traite de "clocharde" parce qu'elle prend le RER, elle préfère en rigoler.
"Pour moi, ce n'était pas méchant, juste ridicule. Je lui ai répondu, je n'aurais jamais dû. Depuis il ne m'a jamais laissée", confie-t-elle
Un mois plus tard, l'homme la recontacte pour lui donner rendez-vous à la gare du Nord. Cette fois-ci, il lui adresse une vidéo dans laquelle il lui dit: "Je te cherche, je vais te trouver". Puis chaque jour, il lui envoie des messages, des vidéos, des photos. "Je le bloquais, il créait de nouveaux comptes, poursuit la jeune femme. Il me disait qu'il allait me violer, me tuer, il menaçait mon petit frère. Il me disait qu'il cherchait mon adresse, qu'il savait où j'habitais puis il rentrait dans les immeubles et cherchait ma boîte aux lettres."
En août 2021 alors que la jeune femme est en vacances en Corse, elle décide de porter plainte. "On m'a ri au nez, déplore-t-elle. C'est comme si ma plainte n'avait pas été prise au sérieux." Elle décide alors de s'épancher sur les réseaux sociaux pour dénoncer la situation. L'homme est interpellé puis jugé en comparution immédiate. Il écope de deux ans de prison avec sursis.
Condamné à trois reprises
A peine la sentence prononcée que le jeune homme, qui épie la jeune femme sur les réseaux sociaux et suit tous ses déplacements, récidive. "Il a menacé un ami avec un couteau, détaille Lucile. Il l'a suivi alors qu'on devait se rejoindre dans un restaurant." Le tribunal prononce cette fois une peine de huit mois de prison ferme.
"Il a été libéré au bout de trois mois", affirme Lucile.
"Et ça a recommencé. Comme à chaque fois, de manière encore plus virulente, avec des messages plus choquants. Il me disait qu'il allait brûler ma maison, ma fac. Il me menaçait à nouveau de me violer. Et il s'en est pris à mon petit frère en disant que si ce n'était pas moi qui prenais, ça serait lui."
La justice sévit une nouvelle fois en l'envoyant à nouveau en détention. Le jeune homme est ressorti en octobre dernier. Le harcèlement et les menaces ont alors repris. Puis le week-end du 25 mars, l'homme se présente au domicile des parents de Lucile en Essonne. Son père lui dit de se barricader dans la maison et va à la rencontre du harceleur qui s'enfuit en courant.
"Je me demande jusqu'où il peut aller", craint Lucile, qui a arrêté de travailler et d'aller à la fac à cause de ces menaces quotidiennes.