Tour de France: première pour Evenepoel, les fantastiques dans le match

Le coureur belge Remco Evenepoel lors de la 7e étape du Tour de France, un contre-la-montre entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin, le 5 juillet 2024 (Marco BERTORELLO)
Le coureur belge Remco Evenepoel lors de la 7e étape du Tour de France, un contre-la-montre entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin, le 5 juillet 2024 (Marco BERTORELLO)

Les "quatre fantastiques" sont bien dans le match: maître du contre-la-montre, Remco Evenepoel a signé sa première victoire dans le Tour de France vendredi à Gevrey-Chambertin. Mais Tadej Pogacar a bien résisté tout comme Jonas Vingegaard et Primoz Roglic.

On attendait beaucoup de ce premier chrono pour livrer une photographie précise de l'état de forme des quatre favoris. Verdict: personne n'a dégusté dans les merveilleux vignobles entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin, au point que les quatre héros de bande dessinée ont terminé aux quatre premières places – Evenepoel, Pogacar, Roglic, Vingegaard – dans un mouchoir de poche (37 secondes).

Comme c'était prévisible, Evenepoel, champion du monde du chrono, a gardé la main sur un parcours parfait pour lui, un itinéraire très roulant de 25 kilomètres, où il a pu exprimer toute sa puissance et son aérodynamisme pour devancer Pogacar de douze secondes.

"J'étais dans un bon jour", a déclaré le Flamand de 24 ans qui ouvre son compteur sur le Tour dès sa première participation. "C'est magnifique, un rêve qui se réalise, la folie!", a savouré le leader de Soudal-Quick Step qui avait bien préparé son affaire en repérant le parcours à plusieurs reprises, dès cet hiver.

Signe de sa supériorité, il s'est imposé malgré une petite frayeur dans le final lorsqu'il a été déstabilisé par un bruit de sifflement. Croyant avoir crevé, il a tergiversé sur quelques mètres, testant son matériel d'un petit saut acrobatique, avant de reprendre son impitoyable marche en avant.

- Pogacar en "confiance" -

L'incident lui a coûté "quatre-cinq secondes" mais ne l'a pas empêché de dominer Pogacar pour la septième fois en sept chronos à Gevrey-Chambertin où le Français Kévin Vauquelin a pris une magnifique sixième place à seulement 52 secondes du vainqueur.

Pogacar ne compte donc plus que 33 secondes d'avance au général sur Evenepoel. Mais le Slovène s'est dit "satisfait" de sa performance après avoir beaucoup travaillé le chrono, un exercice où il avait été puni par Vingegaard ces deux dernières éditions.

"J'ai plus de confiance, surtout après le Giro où j'ai réussi avec deux bonnes performances en chrono. J'ai fait le plein de confiance pour ce dernier contre-la-montre à Nice. Mais il faut déjà y arriver", a-t-il souligné, se projetant sur le chrono autrement plus accidenté entre Monaco et Nice le 21 juillet pour l'arrivée du Tour.

Il était aussi content d'avoir repris 25 secondes à Vingegaard, le double vainqueur sortant, qui lui avait mis 1:38 dans la vue l'an dernier à Passy.

Mais le Danois, coiffé de son casque de beluga, était lui aussi "très satisfait de sa journée", trois mois après la pire chute de sa carrière (clavicule fracturée, côtes brisés et pneumothorax).

"Perdre seulement 37 secondes sur Remco et 25 sur Pogacar sur un parcours qui leur convient mieux que moi, ça me va très bien", a souligné le double vainqueur sortant.

- Evenepoel pense au podium -

"J'ai dit en venant sur le Tour que tout serait du bonus. Cela reste vrai mais j'ai des ambitions bien sûr", a insisté le double vainqueur sortant qui n'avait pas pu repérer le parcours avant vendredi matin à cause de sa convalescence.

Quant à Roglic, il était "très content de cette performance". "Au départ je n'étais pas le favori car ils sont meilleurs que moi sur le chrono, mais je suis confiant et heureux et j'attends la suite avec optimisme", a insisté le Slovène.

Voir les quatre favoris en bonne condition n'était pas donné d'avance au vu des nombreuses chutes du printemps. Et cela permet d'envisager une suite du Tour de France palpitante avant le prochain très grand rendez-vous pour le classement général, le week-end du 14 juillet dans les Pyrénées.

D'ici là, il reste surtout des pièges à déjouer, à commencer par l'étape de dimanche sur les chemins blancs à Troyes.

"C'est une étape longue, nerveuse. Je ne pense pas qu'on peut gagner le Tour sur cette étape, mais on peut le perdre", a estimé Evenepoel.

Le Belge, comme un poisson dans l'eau sur ce Tour, continue à penser que Pogacar est  "intouchable". "Mais plus la course va, plus je me sens bien, a-t-il ajouté. Bien sûr qu'on va penser au podium, je pense que j'ai les jambes pour ça."

jk/obo