"Je me suis sentie seule": Agnès Buzyn dit avoir été victime d'antisémitisme pendant la crise Covid

"Personne n’a réagi." Invitée dimanche sur l'antenne de Radio J, Agnès Buzyn, l'ancienne ministre de la Santé de 2017 à février 2020, a voulu dénoncer les actes antisémites dont elle a été victime au moment de l'épidémie du Covid-19.

"Je me suis sentie extrêmement seule. Il n’y a pas eu de réaction gouvernementale, pratiquement pas de réaction des associations militantes.

"Les représentations juives n’ont pas non plus réagi", a-t-elle déploré auprès du journaliste Frédéric Haziza. "Personne n'a réagi à part quelques journalistes. Il y a eu Libération, Franceinfo, quelques-uns ont fait le travail", ajoute-t-elle.

Celle qui avait quitté son poste de ministre pour se lancer dans la course aux municipales à Paris a fait cette sortie alors que les actes antisémites en France sont en augmentation à la faveur de la guerre entre le Hamas et Israël.

"Ça s’est porté contre moi, Jérôme Salomon..."

Aujourd'hui conseillère maître à la Cour des comptes, Agnès Buzyn explique que la montée de l'antisémitisme à la période du Covid a été accompagnée par une multiplication de théories complotistes sur la maladie. "C’est un antisémitisme qui essaie de trouver tout événement pour se réveiller et qui s’est réveillé au moment du Covid", insiste-t-elle.

"Ce n’est pas étonnant, cela a été noté partout dans le monde. La Commission européenne a publié un rapport en avril 2020 pour alerter les états sur le fait qu’il y avait beaucoup de thèses complotistes antisémites à propos du Covid, qu’il fallait légiférer ou au moins avoir des plans de lutte. En France ça s’est porté contre moi, Jérôme Salomon...", reprend-elle.

En septembre 2021, Agnès Buzyn a été mise en examen pour "mise en danger de la vie d'autrui" en raison de sa gestion des débuts de la pandémie de coronavirus en France. En janvier 2023, la Cour de cassation avait annulé cette mise en examen.

Depuis, dans un livre publié en septembre dernier, l'ancienne ministre avait livré sa version de cette période et avait assuré avoir alerté à plusieurs reprises le président de la République, Emmanuel Macron, mais aussi le gouvernement, de l'arrivée de la pandémie. Elle dit également vivre sous protection policière.

Article original publié sur BFMTV.com