Qui est Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne ?

L'indéboulonnable chef de l’Autorité palestinienne, âgé de 88 ans, s’est fait discret depuis l’attaque du Hamas sur Israël.

Mahmoud Abbas, Président de l'État de Palestine, s'exprime lors de la réunion plénière de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU le 21 septembre 2023 (Photo par Lev Radin/Pacific Press/LightRocket via Getty Images)
Mahmoud Abbas, Président de l'État de Palestine, s'exprime lors de la réunion plénière de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU le 21 septembre 2023 (Photo par Lev Radin/Pacific Press/LightRocket via Getty Images)

On l’entend peu et pourtant il est la voix la plus légitime de la Palestine aux yeux de la communauté internationale. Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas s’est fait très discret depuis l’attaque du Hamas en Israël, samedi 7 octobre. Sa première prise de parole remonte au jeudi 12 octobre où il a dénoncé “le meurtre des civils des deux côtés" et a demandé "la fin immédiate de l'agression maximale contre le peuple palestinien". Un appel resté vain.

Il est allé plus loin dimanche 15 octobre en déclarant que “les politiques et les actions du Hamas ne représentent pas le peuple palestinien” et que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) est la seule représentante légitime du peuple palestinien. Une sortie très attendue de celui qui est considéré comme un partenaire de sécurité pour les Occidentaux. Contrairement au Hamas, l’OLP reconnaît le droit d'Israël de "vivre en paix et en sécurité" dans le Proche-Orient et ne demande pas sa destruction.

Le successeur de Yasser Arafat

Mahmoud Abbas est le président de l’Autorité palestinienne depuis le décès de Yasser Arafat en 2004. Cette autorité, créée lors des accords d’Oslo en 1993, devait initialement donner lieu à la création d’un État de Palestine avant qu’ils ne soient entérinés. À la mort d’Arafat, Mahmoud Abbas a également pris la tête de l’OLP, créée en 1964, sous l’impulsion de la ligue des Etats Arabes, qui a pris son indépendance en 1967 lors de la guerre de six jours.

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Le rapport de force a très vite basculé depuis son élection. Longtemps majoritaire dans l’OLP, le Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, a perdu les élections législatives face au Hamas (le mouvement de la résistance islamique) en 2006. L’année suivante, le Hamas a expulsé l’Autorité palestinienne de la bande de Gaza par la force. Depuis et malgré les pourparlers, la division est désormais ancrée entre les deux camps : le Hamas dirige Gaza et ses 2,2 millions d’habitants et le Fatah de Mahmoud Abbas, certains territoires palestiniens de Cisjordanie et ses 2,8 millions d’habitants.

Un pouvoir qu’il refuse de lâcher

Son mandat a beau être expiré depuis 2009, Mahmoud Abbas refuse de lâcher ses postes à l’âge de 88 ans. Il n’a d'ailleurs pas de successeur désigné et a dissous en 2018 le conseil législatif palestinien, privant l’Autorité palestinienne de toute nouvelle élection démocratique et renforçant les tensions dans la région. Il s’était engagé en 2021 à ne plus se représenter, alors qu’un calendrier avait été défini pour de nouvelles élections, mais n’a pas tenu sa promesse et a annulé le scrutin.

Même à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas "est totalement affaibli", analyse le reporter de guerre Didier François sur LCI. Elle est "menacée par les augmentations des capacités du Hamas, y compris en Cisjordanie". Israël, en accélérant la colonisation dans la zone, a largement affaibli l'Autorité palestinienne qui n’a pas trouvé de réponses. Et Mahmoud Abbas ne semble pas avoir davantage d'idées pour sortir de la guerre actuellement en cours au Moyen-Orient. Il bénéficie tout de même “du soutien total” des Etats-Unis dans ses efforts pour apporter de l'aide humanitaire aux Palestiniens.

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