"La porte ouverte vers des propositions de loi transphobes": les associations LGBT+ "atterrées" par les propos de Macron

Des associations de défense de la communauté LGBT+ se sont dites ce mercredi 19 juin "choquées" et "atterrées" par les propos tenus par Emmanuel Macron, qui s'est moqué de la volonté "ubuesque" du Nouveau Front populaire de permettre de "changer de sexe en mairie".

"Il y a des choses complètement ubuesques, comme par exemple aller changer de sexe en mairie", a-t-il déclaré en déplacement sur l'île de Sein pour les commémorations de l'Appel du 18 juin, mardi.

Une marche des fiertés contre la transphobie

"Ces propos sont très choquants, nous sommes atterrés", a déclaré le président de l'Inter-LGBT James Leperlier. "C'est d'autant plus inquiétant vu le contexte actuel de transphobie: c'est ajouter de l'huile sur un feu qui est déjà ardent."

"C'est le signe qu'ils n'hésiteront pas à revenir sur nos droits, ne serait-ce que dans le débat, pour racoler des voix", a-t-il ajouté, dénonçant "un glissement dangereux" et la "porte ouverte vers des propositions de loi transphobes et LGBTphobes".

L'Inter-LGBT a annoncé à la mi-journée que le mot d'ordre retenu pour l'annuelle "marche des fiertés", qui se tiendra le 29 juin, serait la défense "des personnes LGBT+, et en particulier les personnes transgenres". "Contre la transphobie : transolidarités", peut-on lire sur X.

"Emmanuel Macron convoque la transphobie pour attaquer les programmes de ses opposant.e.s politiques", a réagi de son côté SOS Homophobie sur son compte X. "La stratégie est donc claire: instrumentaliser les minorités dans la course au pouvoir."

Un recours devant le Conseil d'État

Dans son programme pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, le Nouveau Front populaire propose d'"autoriser le changement d'état-civil libre et gratuit devant un officier d'état civil".

La modification de l'acte d'état civil d'une personne transgenre est autorisée en France depuis 1992. À l'époque, cette modification était conditionnée à la preuve "irréversible et médicale d'une transformation physique".

En 2016, une loi a fait évoluer cette procédure en ne demandant plus aux requérants une preuve médicale mais "une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe à l'état civil ne correspond pas à celui" dans lequel ils se présentent et dans lequel ils sont connus.

Sept associations ont déposé un recours en mars devant le Conseil d'État contre deux circulaires prises sur le sujet, estimant que ces textes constituent une "atteinte au droit au respect de la vie privée et une discrimination en raison de l'apparence physique".

Article original publié sur BFMTV.com