Pic de coqueluche en France : quels sont les causes, les symptômes et le traitement de cette bactérie ?

La coqueluche, maladie très contagieuse et parfois grave, connaît un « un rebond assez explosif » depuis début 2024.
Jose Luis Pelaez Inc / Getty Images La coqueluche, maladie très contagieuse et parfois grave, connaît un « un rebond assez explosif » depuis début 2024.

SANTÉ - Le retour de la coqueluche se confirme. Le nombre de personnes touchées par cette bactérie, à l’origine d’infections respiratoires potentiellement graves, est monté en flèche en 2024, en France et en Europe. Elle a causé le décès de 14 enfants depuis le début 2024, déjà plus que lors du précédent pic atteint sur toute l’année 2017, selon des données publiées vendredi 28 juin par Santé publique France (SpF), dévoilées par Le Parisien.

Jordan Bardella sur TikTok affiche son addiction aux bonbons et ça en dit long sur sa stratégie de com’

« Depuis le mois de janvier 2024 et jusqu’au 26 juin 2024 (…), un total de 17 décès a été retrouvé : parmi eux, trois adultes de plus de 85 ans (dans deux régions) et 14 enfants de moins de 15 ans (répartis dans sept régions) », a indiqué l’agence sanitaire dans un bilan épidémiologique cité par Le Parisien.

« Le nombre de décès provisoire pour l’année 2024 dépasse déjà le total des décès rapportés en 2017 », année où le plus grand nombre de décès chez les moins de 15 ans avait été recensé (dix, à l’époque), a précisé l’agence sanitaire.

Douze enfants victimes de cette infection respiratoire étaient des nourrissons, âgés d’un à deux mois, et un enfant était âgé de 4 ans. Un dernier enfant, âgé d’un mois, « n’avait pas la coqueluche indiquée comme cause de décès en l’état mais avait été hospitalisé pour coqueluche quelques jours avant », selon Santé Publique France.

Pour cette maladie très contagieuse et parfois grave, c’est « un rebond assez explosif », déclarait déjà début juin à l’AFP le directeur du CNR, Sylvain Brisse. « On s’attendait à une recrudescence de cette maladie cyclique qui a un pic tous les trois à cinq ans , sachant que le dernier pic datait de 2018. La période Covid a retardé la reprise, là cela revient vraiment en force », ajoutait-il.

Au 1er trimestre 2024, une quinzaine de clusters, (cas groupés) majoritairement en collectivité – écoles maternelles, primaires, haltes-garderies et maisons maternelles – mais aussi dans le cadre de la famille, avaient été signalés à Santé publique France.

Qu’est-ce que la coqueluche ?

C’est une bactérie, Bordetella pertussis, qui provoque une infection respiratoire longue. Le symptôme majeur de la maladie est une toux fréquente, prolongée et caractéristique.

Les accès de toux sont soudains, violents et répétés. Ils provoquent des spasmes (secousses) et la respiration devient difficile. « En fin de quinte de toux, le malade reprend sa respiration par une grande et longue inspiration, accompagnée de l’émission d’un son aigu (appelé “chant du coq”). Il émet avec difficulté un crachat clair et épais », décrit l’Assurance Maladie.

Des vomissements surviennent souvent, surtout après les quintes. En revanche, la toux de la coqueluche ne s’accompagne pas de fièvre. Entre chaque quinte de toux, le malade n’a aucun symptôme.

La transmission, aérienne, se fait très facilement par gouttelettes, principalement dans la famille ou en collectivités. Autrement dit, c’est une bactérie hautement contagieuse. « Une personne contaminée transmet la maladie à 15 autres personnes en moyenne », indique l’Institut Pasteur. L’incubation dure en moyenne 9 à 10 jours.

La maladie peut être grave pour les nourrissons : ils peuvent présenter une coqueluche maligne avec détresse respiratoire et détérioration d’un ou plusieurs organes. Les personnes vulnérables (malades respiratoires chroniques, immunodéprimés, femmes enceintes) sont aussi plus à risque. Les décès sont rares, mais peuvent survenir surtout chez les très jeunes nourrissons non vaccinés.

Quel traitement ?

Une fois la coqueluche diagnostiquée, parfois via un test PCR, le traitement « vise à éliminer la bactérie et consiste à administrer des antibiotiques le plus tôt possible », rappelle l’Organisation mondiale de la santé. Ce sont principalement des macrolides.

« L’antibiothérapie est préconisée pour toutes les personnes de l’entourage proche du malade, même asymptomatiques, et quel que soit leur âge, si elles n’ont pas reçu de rappel vaccinal dans les cinq dernières années », conseille l’Institut Pasteur.

Ce afin de réduire rapidement la contagiosité et permettre le retour en collectivité après quelques jours de traitement. L’hospitalisation est fortement recommandée pour les enfants de 0 à 3 mois, notamment pour une surveillance cardio-respiratoire.

Si elle reste rare, l’antibiorésistance est à surveiller. « On commence à avoir des souches résistantes aux macrolides, ce qui peut compliquer la prise en charge des patients, avec des conséquences parfois graves pour les nouveau-nés », selon l’expert Sylvain Brisse.

Comment prévenir l’infection ?

« La prévention repose principalement sur la vaccination », rappelle l’Institut Pasteur. La primo-vaccination chez les enfants est faite à l’âge de 2 à 4 mois suivi d’un rappel à 11 mois. Puis un deuxième rappel à 6 ans et un troisième entre 11 et 13 ans. Chez les adultes, un rappel est recommandé à l’âge de 25 ans.

Les populations les plus touchées sont ainsi les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés (en dessous de 2 mois) et les adolescents et adultes ayant perdu la protection conférée par le vaccin, souvent par manque de rappels. La vaccination des femmes enceintes est notamment cruciale pour protéger les futurs bébés, insistent les spécialistes.

À voir également sur Le HuffPost :

« C’est quoi le RN » : à ceux qui s’interrogent après les résultats des législatives 2024, nos clés pour comprendre

Législatives 2024 : Hôpital, déserts médicaux, AME… Voici les programmes des candidats en matière de santé