Nucléaire français et défense européenne, Emmanuel Macron relance un épineux débat

Au cours de l'entretien paru dans les journaux du groupe Ebra, le président Macron se dit prêt à ouvrir le débat d'une défense européenne qui comprendrait aussi l'arme nucléaire. Pour lui, ce débat européen devrait aussi incorporer la défense antimissile et les tirs d'armes de longue portée, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

La doctrine élaborée il y a 60 ans par le général Pierre Gallois, père de la dissuasion, est intangible. Elle n'accorde pas de place à un bouclier antimissile. Si les intérêts vitaux sont attaqués, la réponse de la France est le feu nucléaire. La crédibilité de la dissuasion repose sur ce postulat : un ennemi qui voudrait nous attaquer durement doit savoir qu'en retour, on lui promet l'apocalypse.

Mais l'arme nucléaire peut-elle se partager ? Par définition, non, l'arme nucléaire, c'est l'outil ultime de la souveraineté, le chef de l'État est le seul à pouvoir l'utiliser. Quand Emmanuel Macron parle d'une défense européenne qui comprendrait aussi l'arme nucléaire, il réitère ses propos du 13 octobre 2022 : les intérêts vitaux de la France, qui est le seul pays européen doté de cette arme, s'étendent au Vieux Continent. Reste que le flou demeure sur ce que cela signifie. À titre d'exemple, si l'Allemagne était attaquée, l'intérêt vital serait évident, mais qu'en serait-il pour un petit pays plus périphérique. La doctrine ne le dit pas.


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