Raphaël Glucksmann contre la retraite à 60 ans ? On a vérifié les accusations des insoumis et des communistes

La tête de liste PS-Place Publique, Raphaël Glucksmann  le 1er mai 2024
OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP La tête de liste PS-Place Publique, Raphaël Glucksmann le 1er mai 2024

POLITIQUE - Pour ou contre le retour de la retraite à 60 ans ? Après un passage dans l’émission Dimanche en politique sur France 3 ce dimanche 12 mai, Raphaël Glucksmann, est accusé par LFI et les communistes d’être opposé à la retraite à 60 ans ; un point clé du programme de la NUPES signé au printemps 2022 pour les élections législatives. Mais est-ce vraiment le cas ?

Européennes 2024 : Raphaël Glucksmann veut une « clause de l’Européenne la plus favorisée », de quoi s’agit-il ?

« Les bras m’en tombent » se désolait ce lundi matin la tête de liste LFI Manon Aubry interrogée sur CNEWS au sujet de la tête de liste PS-Place Publique et de sa prise de parole sur les retraites. « En se disant contre la retraite à 60 ans, Raphaël Glucksmann détruit ce que nous avons construit avec la NUPES » a-t-elle écrit peu après sur son compte X (ex-Twitter).

Dès dimanche, le leader LFI Jean-Luc Mélenchon s’était empressé de tweeter : « Sur France 3, une émission utile pour comprendre ce que veut Glucksmann : pas de retraite à 60 ans (...) », avait-il notamment écrit. Le programme de la NUPES propose en effet de « restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous après quarante annuités de cotisation avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles ».

De même, Léon Deffontaines, tête de liste communiste, interviewé ce lundi matin sur Public Sénat, s’en est pris à son adversaire politique. « Raphaël Glucksmann aujourd’hui se dit de gauche, sauf quand on parle des retraites, des services publics (...) », a-t-il pointé.

Contre la retraite à 60 ans de « manière totale et universelle »

À la question « êtes-vous favorable à la retraite à 60 ans pour tout le monde ? » , Raphaël Glucksmann a répondu sur France 3 : « pas de manière totale et universelle ». Toutefois, le candidat a insisté sur la nécessité de revenir sur la réforme votée il y a plus d’un an. Il l’affirme, « c’était un scandale démocratique, c’était une injustice profonde et un moment extrêmement puissant dans la démocratie française ».

Sur Instagram, le 19 janvier 2023, après une importante journée de mobilisation contre la réforme, l’eurodéputé écrivait « c’est la mauvaise approche au mauvais moment et avec la mauvaise méthode ». Le même jour, il publie un long thread sur X pour expliquer pourquoi il s’est rendu à la manifestation en question. Il écrit « l’âge légal du départ à la retraite aurait dû être repensé selon un principe de justice sociale », sans préciser cet âge.

De même, sur le site internet de Place Publique, mouvement co-fondé par le candidat, il est plusieurs fois fait mention de la réforme des retraites à laquelle, il s’oppose formellement. Toutefois, il ne précise pas sa position concernant l’âge légal du départ à la retraite.

Le PS pas enthousiaste non plus

Dès 2022, année de naissance de la NUPES, avant, pendant et après les négociations entre LFI et le PS, Olivier Faure son premier secrétaire se montrait prudent et mesuré sur la question. En avril 2022 sur France Inter, il disait n’être « pas certain qu’on ait besoin de ramener tout le monde à 40 annuités ». En janvier 2024, dans une interview à Libération, il disait « oui au retour à 60 ans mais sans toucher à la durée de cotisation et en prenant davantage en compte la pénibilité ».

À moins d’un mois des élections européennes, le candidat PS-Place Publique est en tête, à gauche, dans les sondages (13,5 % des intentions de vote selon le dernier compilateur du HuffPost) loin devant la liste insoumise et communiste. Aussi, ses adversaires politiques ne manquent pas une occasion de l’attaquer.

À voir également sur Le HuffPost :

Avec Choose France, l’inaudible satisfaction macroniste sur l’attractivité économique

Valérie Hayer, candidate Renaissance photographiée avec des militants néonazis, elle dénonce un « piège »