Ni condamnation ni déclaration à l’ONU après les frappes iraniennes sur Israël

“La multitude de rendez-vous d’urgence que l’attaque a provoquée illustre la grande inquiétude internationale d’une extension du conflit”, résume dimanche El País, quelques heures après les frappes iraniennes – interceptées à 99 % – sur Israël. L’État hébreu a par exemple demandé la tenue dimanche après-midi d’une session spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies.

“Il s’agit d’un des rares endroits où les adversaires engagés dans un conflit peuvent se retrouver face à face, assis dans la même pièce”, souligne le New York Times. Gilad Erdan, l’ambassadeur israélien, cité par le Washington Post, a estimé que Téhéran “a[vait] franchi toutes les lignes rouges” et indiqué que son pays se réservait “le droit à des représailles”. À ses yeux, “le régime islamique d’aujourd’hui n’est pas différent du IIIe Reich et Khamenei n’est pas différent d’Adolf Hitler”. Il a demandé que les Gardiens de la révolution soient désignés comme “organisation terroriste”.

Pour son homologue iranien, Amir Saeid Iravani, l’opération relevait “du droit inhérent à l’autodéfense”, en riposte aux frappes contre un consulat en Syrie. NBC News rapporte également les propos de l’ambassadeur russe, critique de l’“hypocrisie” et du “deux poids, deux mesures” des puissances occidentales, qui n’avaient pas cherché à condamner Israël après l’attaque du 1er avril.

António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a adopté un ton alarmiste. “Le Moyen-Orient est au bord du précipice”, a-t-il prévenu.

“Ni la région ni le monde ne peuvent se permettre davantage de guerres. C’est le moment du désamorçage et de la désescalade.”

“Israël espérait certainement une condamnation mais il n’y aura pas de déclaration du Conseil de sécurité”, commente Al-Jazeera. “Le Conseil fonctionne à l’unanimité et, clairement, il n’y avait pas de consensus sur ce sujet”, poursuit la chaîne, notant tout de même une “sorte d’unanimité des opinions appelant à éviter l’escalade”.

L’Otan, réclamant de la “modération”, et le pape, lançant un “appel sincère à l’arrêt de toute action qui pourrait alimenter une spirale de violence”, ont fait des déclarations dans le même esprit alors que les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne vont échanger sur le sujet mardi, à la requête de Josep Borrell.

[...] Lire la suite sur Courrier international