Cessez-le-feu à Gaza: ce que change la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU

Après cinq mois de guerre entre le Hamas et Israël, le Conseil de sécurité de l'ONU est parvenu à trouver un accord et a adopté ce lundi 25 mars une résolution exigeant un "cessez-le-feu immédiat à Gaza pendant le mois du Ramadan" devant conduire à un "cessez-le-feu durable" et à la "libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

Une résolution adoptée avec 14 voix pour et l'abstention des États-Unis. Si son adoption a été saluée par de nombreux membres de l'organisation internationale et par le Hamas, son application n'en est pas moins incertaine.

Des sanctions soumises au vote du Conseil

Les membres de l'organisation internationale sont bien tenus "d'accepter et d'appliquer les décisions du Conseil de sécurité" conformément à l'article 25 de la Charte des Nations unies.

Mais si un État refuse de s'y soumettre, le Conseil dispose de peu de moyens pour l'y contraindre, rappelle le New York Times. Il peut prendre des mesures punitives mais celles-ci doivent être une nouvelle fois votées et peuvent donc se heurter au veto de l'un des membres permanents du Conseil de sécurité. Le quotidien américain évoque notamment le cas d'Israël qui viole une résolution adoptée en 2016 lui demandant de cesser l'expansion de ses colonies en Cisjordanie.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué la résolution adoptée ce lundi et appelé à ce qu'elle soit "appliquée". "Un échec serait impardonnable" a-t-il estimé.

Même réaction du côté du ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné qui a plaidé sur X pour une décision "pleinement mise en œuvre".

Le Hamas a lui-même salué la résolution et exprimé sa "volonté d'engager un processus d'échange" de prisonniers et d'otages "immédiatement".

"Le Hamas salue l'appel du Conseil de sécurité des Nations unies à un cessez-le-feu immédiat", a réagi le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué, assurant de sa volonté "d'atteindre un cessez-le-feu permanent conduisant au retrait de toutes les forces" israéliennes du territoire.

"Nous n'avons pas le droit moral d'arrêter la guerre"

Mais Israël a rapidement douché les espoirs internationaux d'une cessation des hostilités. "Nous n'avons pas le droit moral d'arrêter la guerre tant qu'il y a des otages à Gaza", a prévenu le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant, en visite aux États-Unis.

Le bureau du Premier ministre israélien a aussi vivement critiqué la position de ses alliés américains et évoqué "un net recul par rapport à la position constante des États-Unis" qui s'étaient, jusque-là, systématiquement opposés au terme "cessez-le-feu" dans les résolutions de l'ONU, bloquant trois textes en ce sens.

Peu après le vote, la Maison Blanche a battu en brèche les accusations de "changement de cap". À l'ONU, l'ambassadrice américaine a martelé qu'un cessez-le-feu à Gaza pourrait commencer seulement "avec la libération d'un premier otage".

Article original publié sur BFMTV.com