Ministres binationaux : Attal dénonce des propos "insupportables" du député RN Roger Chudeau

L'élu, régulièrement présenté comme un potentiel ministre de l'Éducation en cas de victoire du RN, a estimé que les postes ministériels devraient être "détenus par des Franco-Français", évoquant l'exemple de Najat Vallaud-Belkacem. Gabriel Attal a estimé que "3,5 millions de Français" étaient "injuriés, humiliés" par ces propos.

"Des propos absolument insupportables." Invité de BFMTV-RMC ce vendredi 28 juin à deux jours des élections législatives anticipées, le Premier ministre Gabriel Attal a réagi aux paroles du député Rassemblement national Roger Chudeau qui affirmait la veille sur notre antenne qu'un Français binational ne devrait pas être nommé ministre.

"Les postes ministériels doivent être détenus par des Franco-Français, point final", avait-il déclaré, soulignant que c'était "un avis personnel". Il avait alors pris l'exemple de Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l'Éducation nationale qui a la double nationalité franco-marocaine - "une erreur, et pas une bonne chose pour la République" selon lui.

"M. Chudeau dit que quand on est un binational (...) on n'est pas digne de confiance pour accepter des postes à responsabilité, et M. Chudeau, ce n'est pas le seul à le dire", s'offusque Gabriel Attal.

Une "liste d'emplois", environ une cinquantaine, "des emplois extrêmement sensibles", a été évoquée par le vice-président du RN Sébastien Chenu sur BFMTV-RMC ce jeudi - mais elle ne comprenait pas les postes ministériels.

"On parle à 3,5 millions de Français (...) qui sont parfaitement Français", a estimé Gabriel Attal. Avant d'ajouter: "Derrière ça, il y a une idée qui a toujours été celle du Front national, déjà de Jean-Marie Le Pen, c'est qu'un binational est un demi-national, que vous êtes corruptible, que vous n'êtes pas loyal à la France".

"3,5 millions de Français qui depuis plusieurs jours sont humiliés, injuriés par le RN", a-t-il poursuivi.

Gabriel Attal note par ailleurs que Roger Chudeau est "régulièrement présenté par le RN comme leur futur ministre de l'Éducation nationale s'ils venaient à gagner ces élections".

La cheffe de file du Rassemblement national à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, a pris ses distances avec les propos de son député ce vendredi matin sur CNews. "Je suis un peu estomaquée que notre collègue Roger Chudeau puisse exprimer un avis personnel qui est totalement contraire au projet du RN", a-t-elle dit. "Je pense que Jordan Bardella ne laissera pas les choses en état", a-t-elle continué, sans toutefois préciser si Roger Chudeau sera désinvesti pour les législatives.

Article original publié sur BFMTV.com