Yahoo Actualités Macron doit-il démissionner ? Les Français sceptiques, quel que soit le résultat des législatives - EXCLUSIF
POLITIQUE - Une défaite 2-0 et un ragequit ? Comme nous l’avons expliqué ce vendredi en répondant à une question de lecteur lors de notre live organisé sur TikTok, plusieurs responsables politiques (dont Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen) estiment que le président de la République devra démissionner après le résultat des élections législatives dimanche 7 juillet, sans doute calamiteux pour son camp.
« S’il n’y a pas de majorité, la solution pour sortir de l’impasse, c’est que lui (Emmanuel Macron) s’en aille. C’est normal, c’est lui qui est responsable de la pagaille », a par exemple soufflé le fondateur de la France insoumise jeudi soir sur TF1 avant que Clémence Guetté, l’une de ses proches, prenne le relais sur France 2. Il n’empêche. Les Français ne sont pas forcément de cet avis.
Selon un sondage réalisé par YouGov pour Le HuffPost pendant l’entre-deux tours, l’hypothèse d’une démission - et donc d’une nouvelle élection présidentielle, après des européennes et des législatives anticipées - est loin de faire l’unanimité. Ceci, quelle que soit la donne politique après le 7 juillet.
44 % des Français veulent le départ de Macron, si…
Dans le détail, les Français sont particulièrement divisés sur la question en cas de majorité absolue pour le Rassemblement national, une hypothèse sensible mais dont la probabilité semble quelque peu s’éloigner : 44 % des personnes sondées jugent en tout cas que le président devra alors quitter le pouvoir, 42 % ne le pensent pas.
La réponse apparaît plus franche quand on interroge la population sur une majorité relative pour l’extrême droite. Ils sont alors 47 % à estimer que le président de la République doit rester en place, et 38 % à pousser pour son départ.
Sans surprise, seuls les électeurs de Marine Le Pen et Jordan Bardella sont favorables (à plus de 50 %) à la démission d’Emmanuel Macron, quelle que soit l’issue du scrutin. À l’inverse, même les sympathisants du Nouveau Front populaire sont majoritairement contre (57 % et 60 % selon les hypothèses.)
La popularité de l’exécutif bouge peu
Ces chiffres sont en tout cas relativement positifs pour Emmanuel Macron ou moins négatifs qu’attendus, après des semaines éruptives sur la scène politique et une perte d’autorité inédite sur ses propres troupes. De quoi laisser entrevoir un regain de popularité pour l’exécutif, et plus particulièrement le locataire de l’Élysée ? Pas forcément. Dans notre baromètre, le président de la République perd un point d’opinions positives en un mois, quand son Premier ministre en gagne deux.
Dans le contexte actuel, marqué par une recomposition politique sans précédent et une incertitude latente pour l’après 7-juillet - un autre élément semble nourrir ce scepticisme quant à une éventuelle démission : l’inquiétude et la lassitude des électeurs.
Après des élections européennes qualifiées de « plus importantes de l’histoire », une dissolution incomprise par une bonne partie de la population, puis un scrutin législatif « décisif pour l’avenir du pays », il n’est pas étonnant de voir les Français enclins à un peu de stabilité. Ou, en tout cas, favorables à ce que l’on ne jette pas le président avec l’eau du bain.
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