"La méthode du RN": Attal s'en prend aux revirements de Bardella et de son parti sur l'Europe

La tête de liste du RN, Jordan Bardella, avait insisté pour avoir ce débat, il a fini par l'avoir. Ce jeudi 23 mai, le Premier ministre Gabriel Attal l'a affronté en duel sur France 2 dans le cadre des élections européennes du 9 juin prochain.

En préambule, les deux jeunes hommes politiques ont appelé de leurs vœux à une séquence politique "digne" pour "redonner confiance" aux Français. Le ton entre les deux personnalités est toutefois rapidement monté.

"La méthode du RN", selon Attal

Tandis que le chef du gouvernement et le candidat RN, favori des sondages, se sont opposés sur l'interdiction des voitures thermiques à l'horizon 2035, Gabriel Attal a pointé divers revirements du parti d'extrême droite au sujet de l'Europe et a appelé son opposant à s'expliquer.

"La méthode du RN c'est de dire: 'on est contre tout' et dans cinq ou dix ans si on se rend compte qu'on s'est plantés, on dit qu'on a changé d'avis', déclare Gabriel Attal. "Vous vous opposez à tout ce qu'on fait!", s'est-il exclamé.

"Pourquoi est-ce que vous avez changé d’avis? Expliquez-nous", a-t-il pressé son interlocteur.

"Quand est-ce que vous mentiez? À l'époque ou aujourd'hui?"

De la sortie de l'euro, à la sortie de l'Union européenne en passant par le Frexit, le Premier ministre a énuméré le programme passé du Rassemblement national.

"Il y a 10 ans, en 2017, vous défendiez la sortie de l'euro. Heureusement que Marine Le Pen n'a pas gagné parce que sinon actuellement nous ne serions plus dans la zone Euro... En 2022, vous défendiez la sortie du marché européen de l'énergie..." a fait remarquer à titre d'exemple, le locataire de Matignon.

"Est-ce que vous pouvez expliquer aux Français ces revirements?" a-t-il invité Jordan Bardella, suggérant que le parti à la flamme défend toujours un programme de Frexit caché, derrière ses mesures de préférence nationale.

"C'est faux"

"La question qui se pose, c'est 'quand est-ce que vous mentiez?', à l'époque ou aujourd'hui?", a interrogé le Premier ministre.

"Restez élégant" lui a alors intimé la tête de liste du Rassemblement national.

Ces accusations et ces revirements, "c'est faux", s'est défendu Jordan Bardella s'agaçant d'un procès d'intention systématique subi par le RN dans cette campagne des européennes, "qui ne correspond pas au projet que je porte", a-t-il ajouté.

"Même il y a cinq ans, je ne défendais pas le Frexit", a rétorqué au chef du gouvernement le candidat d'extrême droite, sans toutefois donner davantage d'explications.

Article original publié sur BFMTV.com