Législatives 2024 : François Hollande justifie son choix « assez inédit » de se présenter aux élections

Dans l’histoire de la Ve République, un ancien président candidat aux élections législatives, ça n’était arrivé qu’une seule fois. Avec Valéry Giscard d’Estaing.
GONZALO FUENTES / AFP Dans l’histoire de la Ve République, un ancien président candidat aux élections législatives, ça n’était arrivé qu’une seule fois. Avec Valéry Giscard d’Estaing.

POLITIQUE - « C’est une décision assez inédite qu’un ancien président puisse redevenir député. » François Hollande en est bien conscient, l’annonce de sa candidature aux législatives en Corrèze, dans un climat dominé par la montée de l’extrême droite est tout sauf évident. D’autant plus qu’il se présente comme candidat du nouveau Front populaire.

Législatives 2024 : François Hollande candidat du nouveau Front populaire en Corrèze

L’ancien chef de l’État socialiste (2012-2017) a pris la parole ce samedi 15 juin, quelques heures après un léger quiproquo qui a finalement abouti à l’officialisation de son retour dans l’arène politique. Presque comme une évidence, tant l’heure est grave, d’après lui.

« Le risque représenté par l’extrême droite n’a jamais été aussi avéré. Elle n’a jamais été aussi proche du pouvoir depuis la Seconde Guerre mondiale », a-t-il expliqué devant les caméras pour justifier sa candidature dans la première circonscription du département.

« Il est décisif qu’il y ait une mobilisation la plus forte possible, et je dois, à situation exceptionnelle prendre une décision exceptionnelle », a-t-il surenchéri sur un ton grave pour justifier sa décision de « faire barrage à l’extrême droite ».

Une solution adaptée selon l’ancien président, qui estime que le nouveau Front Populaire représente « ce barrage et aussi cette capacité à travailler ». Tout en reconnaissant des « divergences qui ont pu, à un moment, s’installer ».

Le 7 juillet, « désistement républicain »

Investi par la fédération locale du Parti socialiste, François Hollande a expliqué vouloir porter trois priorités avec cette candidature. Le premier engagement « est pour la République ». « Mon deuxième engagement est pour le progrès », a ajouté l’ancien président.

« Il faut revenir à ce qui a été, c’est-à-dire une justice fiscale avec le rétablissement de l’impôt sur la fortune (...) mais aussi de soutenir les salariés qui ont depuis plusieurs années perdu du pouvoir d’achat. » Il en a également profité pour aborder la question du départ de l’âge à la retraite en confirmant rester favorable au départ à partir de « 60 ans en cas de carrière longue et 42 ans de cotisations ». Avant de conclure en rappelant l’importance de la Corrèze, troisième et dernière de ses priorités.

L’ancien président s’est aussi positionné sur l’attitude à adopter en cas de deuxième tour, le 7 juillet. « Au second tour, le désistement républicain doit s’appliquer dans toute sa rigueur » en faveur de « tout candidat qui s’est mis hors de tout par rapport avec l’extrême droite », a-t-il tranché. « Le rassemblement de la gauche était nécessaire, mais le rassemblement des Français est indispensable. »

Un ancien président candidat aux législatives, ce n’était arrivé qu’une fois sous la Ve République. C’était avec Valéry Giscard d’Estaing, pour deux mandats (de septembre 1984 à novembre 1989, puis d’avril 1993 à juin 2002). Âgé de 69 ans, l’ancien président socialiste a quant à lui été député de Corrèze de 1988 à 1993 et de 1997 à 2012.

À voir également sur Le HuffPost :

Législatives 2024 : Gilles Le Gendre, député Renaissance sortant, n’a pas été investi par la majorité présidentielle

Législatives 2024 : Jérôme Guedj candidat, mais pas sous la bannière Nouveau Front populaire