Législatives 2024 : François Hollande et Philippe Poutou deviennent les punching-balls des macronistes

François Hollande et Philippe Poutou deviennent les punching-balls des macronistes
PASCAL LACHENAUD / AFP François Hollande et Philippe Poutou deviennent les punching-balls des macronistes

POLITIQUE - Double front. Depuis la constitution du nouveau Front populaire pour les élections législatives anticipées, la Macronie redouble d’attaques contre cette alliance des partis de gauche qualifié de « baroque », « contre nature », voire « indécente ».

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À deux semaines du scrutin, deux personnalités semblent cristalliser les critiques, en plus de la figure de Jean-Luc Mélenchon, toujours aussi clivante dans le paysage politique. François Hollande d’un côté, alors que l’ancien chef de l’État socialiste (2012-2017) s’est imposé comme le candidat du PS en Corrèze à la surprise générale.

Et Philippe Poutou de l’autre : l’ancien candidat à l’élection présidentielle et actuel porte-parole NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) bénéficie de l’alliance large de la gauche et brigue la députation dans la 1ère circonscription de l’Aude. Deux profils qui illustrent, selon ses détracteurs, le grand écart impossible de cette nouvelle coalition.

« On n’est jamais déçu par François Hollande »

Bruno Le Maire par exemple n’a pas mâché ses mots ce dimanche 16 juin au moment de commenter le retour spectaculaire de l’ancien locataire de l’Élysée sur le devant de la scène politique. Selon le ministre de l’Économie et des Finances, voir l’auteur « du choc de compétitivité soutenir un Front populaire qui augmente massivement les impôts, c’est un peu surprenant ». Voir « quelqu’un qui a engagé une réforme des retraites visant à travailler davantage, soutenir la retraite à 60 ans, c’est aussi totalement surréaliste ».

« Plus grave » encore, pour le locataire de Bercy, l’ancien président de la République « s’acoquine avec un Front populaire dans lequel vous avez un NPA qui a été poursuivi pour apologie du terrorisme » après avoir « conduit la grande marche contre l’antisémitisme, contre l’islam radical » en 2015, au lendemain des attentats de janvier 2015. En résumé, « on n’est jamais déçu par François Hollande », a-t-il sifflé dans l’émission Questions politiques de Radio France et Le Monde.

Même tonalité du côté de l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale. Si Yaël Braun-Pivet comprend « humainement » la décision du socialiste, elle regrette de le voir s’engager dans une alliance des « plus nauséabondes », notamment avec LFI ou le NPA et des personnalités qui, selon elle, qui profèrent des « propos antisémites. »

Peuvent-ils siéger ensemble ?

Avant eux, c’est Éric Dupond-Moretti qui faisait le même rapprochement entre le social-démocrate et le représentant de la gauche anticapitaliste pour mieux discréditer la naissance de la nouvelle union derrière LFI, le PS, le PCF et les écolos.

« C’est pathétique. Moi, j’ai aimé la gauche de gouvernement, Rocard, Mauroy, François Mitterrand à plein d’égards. Quand je vois ce qu’est devenu le Parti socialiste… Je suggère à Monsieur Hollande de prendre Poutou comme suppléant, ça va faire un très bel attelage », a-t-il tonné devant les caméras, samedi, lors d’un déplacement de campagne à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).

Pour justifier leur candidature, les deux nouveaux candidats invoquent l’union sacrée pour vaincre l’extrême droite, sortie renforcée des élections européennes. « À circonstances exceptionnelles, décision exceptionnelle », a par exemple expliqué François Hollande à Tulle samedi après-midi. Philippe Poutou évoque, lui, « un combat politique contre les idées réactionnaires » dans sa vidéo de déclaration de candidature.

Ont-ils des chances de siéger ensemble ? François Hollande va devoir batailler dans une circonscription qui a élu un candidat Les Républicains en 2022. Dispersée, la gauche a su recueillir quelque 28 % des suffrages au total aux européennes le 9 juin dernier, derrière le Rassemblement national. Philippe Poutou sera lui sur un territoire traditionnellement à gauche, mais qui a élu un député du Rassemblement national en 2022.

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