Liban : vague de violences contre les réfugiés syriens après l’assasinat d’un responsable chrétien

L’annonce des autorités libanaises, le 8 avril 2024, de la mise en détention d’un "gang de voleurs syriens" qu’elles accusent d’être à l’origine du meurtre d’un responsable des Forces libanaises, un parti chrétien, a provoqué un déferlement de violence contre les réfugiés syriens.

Quelques heures seulement après l’enlèvement et l’assassinat d’un responsable local du parti chrétien des Forces libanaises (FL), l’armée s’est déployée, le 8 avril 2024, dans les régions à risque, notamment à forte concentration chrétienne, pour tenter de prévenir les débordements.

Car moins de 24 heures après cet assassinat, les autorités libanaises avaient annoncé la mise en détention de sept Syriens, soupçonnés d’être membres d'un "gang" à l’origine du meurtre. Cette annonce mettait fin à la pression des soutiens du parti des Forces libanaises, descendus nombreux dans la rue pour demander l’identité des auteurs.

Les Forces Libanaises (FL) sont une ancienne milice chrétienne devenue parti politique dans la foulée de la guerre civile libanaise (1975-1990). Le parti, présidé par Samir Geagea, a gagné 19 des 128 sièges à l'Assemblée nationale lors des dernières élections législatives, en 2022.

Il avait mobilisé beaucoup de ses soutiens et sa communication sur les réseaux sociaux, mettant en avant l’expression "ma batakath" ("ما بتِقطع") – "ça va mal se passer", en français.

Coupeurs de route

À la suite de l'annonce des autorités, des vidéos montrant des individus couper des routes et s’en prendre à des passants ont émergé en nombre. Elles sont majoritairement filmées dans les localités chrétiennes du Mont-Liban et ailleurs, comme à Bourj Hamoud.


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