Liban: Emmanuel Macron reçoit le Premier ministre et le commandant en chef de l'armée ce vendredi

Emmanuel Macron va recevoir le Premier ministre libanais Najib Mikati et le commandant en chef de l'armée libanaise Joseph Aoun ce vendredi 19 avril à Paris, dans un contexte de fortes tensions intérieures et régionales, a annoncé ce jeudi l'Élysée.

Le chef du gouvernement libanais est attendu à la mi-journée au palais de l'Elysée, a précisé son bureau de presse, alors que le Liban est plongé dans une crise politique majeure et menacé par un risque d'escalade au Moyen-Orient après l'attaque d'Israël par l'Iran.

Le chef d'état-major libanais, qui a déjà rencontré des homologues européens en mars en Italie, en quête d'aide pour son armée, sera également présent, a ajouté la présidence française, sans plus de précisions.

Instabilité politique

L'armée joue un rôle crucial dans la préservation de la stabilité du Liban. Le général Aoun a de bonnes relations avec la plupart des partis et est parfois cité comme une solution à la crise politique qui secoue le pays.

Depuis la fin du mandat du président Michel Aoun (sans lien familial avec Joseph Aoun) le 31 octobre 2022, les députés libanais ont été incapables de s'entendre pour lui désigner un successeur, le Parlement étant divisé entre le camp du mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et ses adversaires.

Najib Mikati, à la tête d'un gouvernement démissionnaire aux pouvoirs réduits, dirige de facto le Liban qui craint d'être entraîné dans un conflit de grande ampleur avec Israël.

Depuis 2020, la France, ancienne puissance mandataire, s'est impliquée dans la recherche d'une solution dans ce pays, en proie à des blocages politiques récurrents et en plein effondrement économique, sans parvenir à surmonter les divergences entre les parties.

Mission de Jean-Yves Le Drian

Le président Macron, après avoir à deux reprises tenté de faire bouger les lignes en se rendant lui-même à Beyrouth, a confié en 2023 une mission en ce sens à son ex-ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

Depuis le début du conflit à Gaza le 7 octobre, le Liban est régulièment le théâtre d'échanges de tirs entre le Hezbollah et Israël.

La situation s'est encore aggravée avec l'attaque iranienne contre le territoire israélien, menée avec plus de 350 drones et missiles, dans la nuit de samedi à dimanche, laissant crainde une nouvelle escalade régionale.

Israël a annoncé qu'il se réservait "le droit de se protéger" mais n'a donné aucune information sur les moyens, la date et les cibles d'une possible opération.

Un commandant local du Hezbollah a été tué mardi dans le sud du Liban par l'armée israélienne, qui a mené une série de frappes, la puissante formation soutenue par l'Iran revendiquant de son côté des attaques sur le nord d'Israël.

Le Liban doit aussi gérer la présence sur son territoire de deux millions de Syriens qui ont fui la guerre civile dans leur pays, soit le nombre de réfugiés par habitant le plus élevé au monde.

Article original publié sur BFMTV.com