LFI: Bompard assure que la sanction de Garrido "n'a rien à voir" avec ses critiques envers Mélenchon
"Ça n'a strictement rien à voir", "c'est faux", "fausse information": Manuel Bompard n'a pas tardé à donner le change à la version étayée par Raquel Garrido ce mardi, après que la députée, sanctionnée par le bureau du groupe parlementaire La France insoumise, s'est dite pénalisée en raison de ses critiques envers Jean-Luc Mélenchon qu'elle n'hésite plus à mettre en cause publiquement.
Invité de France Info en début de soirée, le coordinateur de La France insoumise répond point par point à sa collègue, pendant que cette dernière est reçue par l'équipe de C à vous sur France 5, avant de faire l'objet d'une interview du Parisien, publiée peu après.
Très proche de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard indique que "les faits reprochés à Raquel Garrido n'ont rien à voir" avec le leader de La France insoumise. Le député des Bouches-du-Rhône en veut pour preuve que le tribun n'est "pas membre de notre groupe parlementaire", ni de "son bureau".
Raquel Garrido affirme l'inverse sur France 5 et dit avoir reçu "un acte d'accusation par écrit" sur lequel "il est écrit 'dénigement du candidat commun des parlementaires LFI au poste de Premier ministre Jean-Luc Mélenchon'".
"Où est la buanderie?"
Le bureau du groupe parlementaire de LFI a indiqué dans un communiqué que Raquel Garrido ne pourra plus être "oratrice au nom du groupe dans les travaux parlementaires pendant 4 mois", en donnant les motifs suivants: "la diffusion de fausses informations dans la presse à propos du groupe ou de ses membres", "la mise en cause et le dénigrement ad hominem de plusieurs membres du groupe" et "la prise à partie de salariés du groupe parlementaire".
Rien à voir, donc, selon Manuel Bompard avec les "prises de positions publiques" de celle qui a pris ses distances sur certains sujets comme le Hams ou la stratégie sur la réforme des retraites. "Bien évidemment qu’à La France insoumise, on peut avoir des éléments d’analyse qui sont différents", affirme-t-il, invitant néanmoins à ce que ces discussions "aient lieu dans les réunions de groupes hebdomadaires". Et non pas médias interposés.
Raquel Garrido, elle, pointe plutôt le manque d'instances collectives pour ces débats: "En interne, on me dit 'lave ton lige sale en famille', mais où est elle la buanderie?", questionne la parlementaire sur France 5.
"Aucun rapport" avec Quatennens
Peu après sa sanction, elle a reçu le soutien d'élus de gauche, dont certains insoumis (François Ruffin, Clémentine Autain, Alexis Corbière) rangés comme elle au rang des "frondeurs" depuis qu'ils n'ont pas été retenus dans la direction insoumise, en décembre.
Plusieurs d'entre eux ont fait le parallèle entre cette sanction et celle prononcée à l'égard Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales en décembre. Le député insoumis du Nord avait écopé d'une exclusion du groupe pour 4 mois.
"Les paroles des femmes sont considérées en patriarcat comme plus dangereuses que les coups des hommes", s'est indignée la députée écologiste Sandrine Rousseau sur X (ex-Twitter).
Manuel Bompard soutient, lui, une "sanction raisonnable", qui n'a "strictement aucun rapport" avec celle d'Adrien Quatennens. Il reprend un argumentaire déjà avancé par Mathilde Panot. La cheffe des députés LFI soulignait un peu plus tôt dans la journée de mardi que Raquel Garrido restait "membre du groupe", et pourrait toujours participer "à ses réunions". Néanmoins, il ne lui sera plus possible de poser des questions au gouvernement, de s'exprimer durant les discussions générales ou les explications de vote.