IVG dans la Constitution: "une bonne nouvelle" pour Bompard, un projet qui "ne sert à rien" pour Le Pen
L'annonce par Emmanuel Macron d'un projet de loi visant à inscrire dans la Constitution la liberté des femmes à recourir à l'IVG est saluée à gauche et à droite, mais pas du côté du Rassemblement national.
Alors que le texte doit être envoyé au Conseil d'État la semaine prochaine puis être présenté en Conseil des ministres "d'ici la fin de l'année", le député La France insoumise Manuel Bompard s'est notamment "réjoui" d'une "bonne nouvelle".
"Je suis satisfait", a-t-il affirmé sur France Inter. "C'est une grande victoire pour La France insoumise qui, à son initiative, a fait voter l'année dernière par l'Assemblée nationale une première proposition de loi pour introduire dans la Constitution le droit à l'IVG."
Cette proposition de loi constitutionnelle, adoptée en novembre 2022, avait ensuite été approuvée par les sénateurs en février, mais la Chambre haute avait inscrit "la liberté de la femme" de recourir à l'IVG plutôt que son "droit".
Le groupe LFI avait prévu de réserver une place à son texte dans sa niche du 30 novembre pour que la navette parlementaire continue. Mathilde Panot, la cheffe de file des députés LFI, avait cependant annoncé que ce texte pourrait être retiré si l'exécutif déposait le sien.
Un sujet "à contre-temps" pour Marine Le Pen
Sur X, Mathilde Panot a salué une "victoire pour les associations, les collectifs, les militantes qui se battent pour que le droit des femmes à disposer de leur corps soit enfin garanti", ajoutant "rester vigilante aux actes et au calendrier qui doivent suivre cette annonce".
Même attente du côté de l'ancienne ministre socialiste des Droits des Femmes Laurence Rossignol. "C'est une bonne nouvelle mais ce gouvernement a tendance à confondre annonce et résultat", a tempéré la sénatrice du Val-de-Marne sur RMC. "On attend juste la certitude que ce n'est pas qu'une annonce et qu'il y a bien un calendrier qui va derrière." De son côté, l'Elysée a indiqué dimanche à l'AFP que le texte devrait être examiné par le Parlement au printemps.
À droite, Xavier Bertrand s'est également dit "favorable" à l'inscription de l'IVG dans la Constitution. "Je sais que certains disent qu'il n'y a pas de remise en cause du droit à l'avortement dans notre pays aujourd'hui", a expliqué Xavier Bertrand, invité dimanche de BFM Politique. "Mais je pense que c'est important d'(en) disposer pour aujourd'hui, pour demain, pour après-demain, et de reconnaître cette liberté, ce droit pour les femmes dans notre pays."
Un sentiment que ne partage pas Marine Le Pen. Loin de considérer le projet de loi annoncé par le président de la République comme une priorité, elle estime même que "ça ne sert strictement à rien de faire ça".
"Aucun mouvement politique, qu'il soit à l'Assemblée nationale ou en dehors, ne demande la remise en cause de l'IVG", a assuré la patronne des députés RN.
"Je ne comprends pas ce qui peut pousser le président de la République à aller sur un tel sujet qui, objectivement, est inutile et complètement à contre-temps de ce que vivent les Français", a-t-elle conclu.