"Je suis humiliée": Raquel Garrido sanctionnée par le bureau du groupe LFI à l'Assemblée nationale
Raquel Garrido a été sanctionnée ce lundi par le bureau du groupe parlementaire de La France insoumise, à l'issue d'une audition de plus d'une heure, a-t-on appris dans un communiqué. La députée de Seine-Saint-Denis ne pourra "plus être oratrice au nom du groupe dans les travaux parlementaires pour une durée de 4 mois", annonce le bureau du groupe LFI à l'Assemblée nationale.
En clair, Raquel Garrido ne pourra plus s'exprimer au nom du groupe lors des séances des Questions au gouvernement, par exemple.
"Je suis une insoumise qui critique Mélenchon, ai-je le droit?"
Les tensions n'ont cessé de grandir ces dernières semaines entre la députée de Seine-Saint-Denis et de nombreuses figures de LFI. Raquel Garrido, ancienne avocate et porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, n'a pas hésité à critiquer l'ancien candidat insoumis à la présidentielle.
"Je suis une insoumise qui critique Mélenchon, ai-je le droit?" assumait-elle fin octobre dans les colonnes de L'Obs, après avoir affirmé quelques jours plus tôt que l'ancien député des Bouches-du-Rhône "n’a fait que nuire depuis dix mois".
Raquel Garrido a également affiché sa différence avec plusieurs de ses camarades insoumis au sujet du Hamas, qualifié de "mouvement de résistance" par Danièle Obono, quand l'ancienne avocate dénonçait des actes "terroristes" après les attaques du 7 octobre contre Israël.
Une série de prise de positions publiques et de déclarations qui ont poussé le bureau du groupe parlementaire LFI-Nupes à auditionner ce lundi la députée de Seine-Saint-Denis.
Dans leur communiqué, les responsables du mouvement insoumis à l'Assemblée nationale reprochent à Raquel Garrido "non pas de défendre ses idées, mais une accumulation d’agissements et de propos répétés qui nuisent au bon fonctionnement collectif du groupe parlementaire".
Sans citer précisement les séquences jugées problématiques, le bureau du groupe LFI évoque "la diffusion de fausses informations dans la presse à propos du groupe ou de ses membres", " la mise en cause et le dénigrement ad hominem de plusieurs membres du groupe" et "la prise à partie de salariés du groupe parlementaire".
"J'ai honte de voir cette évolution du projet politique auquel j'ai consacré 30 ans de ma vie"
"Je suis mise au ban", a réagit sur X, ex-Twitter, Raquel Garrido, se disant "humiliée" et "en colère" par le "verdict de la Cour pénale insoumise".
"Le Bureau s'est auto-proclamé instance de discipline pour tenter - quelle immaturité - de régler des désaccords politiques par des mesures de coercition. (...) J'ai honte de voir cette évolution du projet politique auquel j'ai consacré 30 ans de ma vie", écrit-elle.
"Même Adrien Quatennens, auteur de violences conjugales, a eu le droit à de longues délibérations au sein du groupe", dénonce Raquel Garrido, qui souligne que le député du Nord a également été sanctionné pour une durée de 4 mois.
"J'ai reçu tant de marques d'affection de la part des militant-es de la base insoumise. Je tiendrai bon. Vous pouvez compter sur moi", promet la députée.