Attaques en Israël: Bompard ne qualifie pas le Hamas "d'organisation terroriste" mais parle de "crimes de guerre"

Le coordinateur de LFI condamne de "toutes [s]es forces" des "crimes de guerre". Refusant néanmoins de qualifier le Hamas de d'organisation terroriste, il dit avoir comme "boussole" le "droit international" et plus précisément le Conseil de sécurité de l'ONU.

"Est-ce que, pour vous, le Hamas est une organisation terroriste?" La question est posée d'emblée par France Info ce mercredi à Manuel Bompard. La France insoumise, dont il est le coordinateur, refuse toujours de qualifier comme tel le mouvement islamiste palestinien - responsable des attaques contre Israël samedi, dont on dénombre au moins 1.200 morts du côté israélien - et fait l'unanimité contre elle, y compris à gauche.

Pas de changement ce mercredi. Le député des Bouches-du-Rhône répond ainsi:

"Boussole"

Ce sont donc les actes - définis et condamnés à plusieurs reprises par Manuel Bompard comme des "crimes de guerre" - qui sont évoqués et non l'organisation du Hamas. "Ce qui me semble le plus important, c’est de qualifier les actes qui ont été commis au regard du droit international", se justifie ce très proche de Jean-Luc Mélenchon.

"C'est la seule manière avec laquelle vous pouvez ensuite poursuivre les auteurs devant les juridictions internationales".

Si l'Union européenne et la France considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, Manuel Bompard prend, lui, comme "boussole", "le Conseil de sécurité" de l'Organisation des Nations unies (ONU). L'organe exécutif de l'institution - qui regroupe comme membres permanents la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Russie et la Chine - "a pris deux résolutions, dans lesquelles il considère comme groupe terroriste Al-Qaïda et Daesh", met-il en avant.

"Ce sont des crimes de guerre"

Par ailleurs, tous les pays européens ne sont pas sur la même ligne, souligne le parlementaire de 37 ans. "La Suisse a une liste des organisations terroristes dans laquelle elle n’a pas inscrit le Hamas, la Grande-Bretagne a une liste des organisations terroristes dans laquelle elle n’a pas inscrit le Hamas, mais la branche armée du Hamas."

"Je comprends tout à fait l'émotion puisse consister à dire: 'tout ça, c'est du terrorisme'. [Mais] ce sont des crimes de guerre", insiste encore Manuel Bompard.

"Faire croire que de parler de crimes de guerre [...] serait une manière d'atténuer l'horreur de ce que l'on observe depuis samedi, c'est une hérésie", s'emporte l'élu de Marseille.

Tensions à gauche

La France insoumise est au cœur d'une tempête depuis samedi. Dans son communiqué initial, le parti n'a pas condamné directement les attaques du Hamas, ni qualifié leur caractère terroriste. Le paragraphe d'introduction rappelait avant tout "le contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est" dans lequel intervenaient ces attaques.

Deux jours plus tard, Manuel Bompard a changé de ton, condamnant sur France 2 les "crimes de guerre" du Hamas. Pour autant, "nous ne changerons pas d'un iota notre position", a précisé Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis le lendemain. Tout en refusant de qualifier le Hamas d'organisation terroriste.

De quoi raviver les tensions à gauche. Dans la foulée la socialiste Valérie Rabault a indiqué que son groupe ne participerait pas au "travail commun" de la Nupes sur le budget. Au sein des roses, plusieurs personnalités hostiles à cette alliance des gauches - comme Anne Hidalgo et Carole Delga - demandent à la direction de sortir de la coalition.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Attaque du Hamas sur Israël : "vers un conflit multi-fronts ?"