Législatives : Devant les patrons, le Front populaire demande « un effort de patriotisme économique »

Devant les patrons, le Front populaire demande « un effort de patriotisme économique » (photo de Vallaud et Corbière prise le 20 juin)
JULIEN DE ROSA / AFP Devant les patrons, le Front populaire demande « un effort de patriotisme économique » (photo de Vallaud et Corbière prise le 20 juin)

POLITIQUE - « Un moment de redressement national. » Le Nouveau Front populaire (NFP) demande « un effort de patriotisme économique » aux milliardaires, a affirmé ce jeudi 20 juin le socialiste Boris Vallaud, membre du NFP, au cours d’une audition devant des organisations patronales.

« Vous pouvez lever la main les milliardaires et je m’excuserai auprès de vous de l’effort que je vous demande de solidarité et de patriotisme économique », a lancé l’ancien chef de file des députés socialistes, invité salle Gaveau à Paris par des organisations patronales avec Éric Coquerel (LFI) pour représenter la coalition de gauche lors d’auditions des principaux partis candidats aux élections législatives.

Les deux députés sortants ont donc défendu leur programme accusé par l’exécutif d’être dispendieux et par le Medef, première organisation patronale, de proposer des mesures « dangereuses » pour l’économie tout comme celui du Rassemblement national.

Vallaud prend à témoin « les milliardaires »

C’est donc pour financer ce qu’il appelle un « pacte productif nouveau », que Boris Vallaud a réclamé sur la scène un effort aux plus aisés, « parce que vous avez bénéficié de nos écoles, parce que vous avez bénéficié de nos services publics, parce que vous avez bénéficié de nos subventions publiques », a-t-il notamment argué. Et de plaider pour « un moment de redressement national, de réarmement productif, d’affirmation de notre souveraineté. »

« Le cadre fiscal ne changera pas pour 92 % des entreprises. D’ailleurs, l’essentiel de la fiscalité que nous augmentons est sur une fiscalité sur le patrimoine des particuliers, plus que sur les entreprises. Le taux d’effort fiscal des milliardaires au titre de l’impôt sur le revenu est à 2 %, c’est-à-dire inférieur à la première tranche de l’impôt sur le revenu » a encore développé l’ancien parlementaire des Landes en évoquant une taxation supplémentaire de 1, 2 ou 3 %.

Depuis que le Front populaire a présenté les grandes lignes de son programme (smic à 1 600 euros, imposition plus juste, indexation des salaires sur l’inflation, retour de l’ISF) les critiques redoublent sur cette alliance des gauches et son projet pas encore chiffré.

En conférence de presse, le Premier ministre Gabriel Attal a dénoncé ce jeudi matin « le matraquage fiscal revendiqué de la Nupes ». « Le jour d’après, c’est 300 milliards de dépenses nouvelles et 50 milliards d’impôts nouveaux dès cet été », a-t-il par exemple fustigé. En réponse à ces attaques, Éric Coquerel a indiqué sur scène ce jeudi que les désaccords internes sur le coût du programme allaient se régler pour aboutir à « quelque chose d’homogène » d’ici à la fin de la semaine.

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